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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 15:07

« Chercher à comprendre, c'est [...] la meilleure, peut-être notre seule justification. ». Ainsi s'exprimait un personnage célèbre dans un hebdomadaire national. Quelques années plus tard, il écrivait :

« Chercher à comprendre, c'est [...] la meilleure, peut-être notre seule justification. »

De qui s'agît-il ?

NB : Notre personnage, fort célèbre, n'était pas, à ma connaissance, Franc-maçon.

 

*   *   *

"Trois Pas en Loge bleue"

 

Lire l'article de Yonnel G. en cliquant sur le lien http://www.regius-glnf.fr/article.php?id=1530

Le livre est disponible chez son auteur au prix de 20 € + frais de port. Pour le commander merci d'envoyer un mail à l'adresse ci-dessous :

Êtes vous Maître? -3-
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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Citation
18 juin 2016 6 18 /06 /juin /2016 13:55
De l'art d'utiliser un boutefeu en Loge

Tous les PMdC ont eu, un jour ou l'autre, maille à partir avec un boutefeu et y ont laissé parfois (souvent) leur paire de gants... Quelques conseils pour éviter de rompre l'harmonie de la Tenue à cause d'un boutefeu récalcitrant.

.

Boute-feu ou boutefeu :

Bâton garni à son extrémité d'une mèche pour mettre le feu au canon. (Littré)

Par extension, en franc-maçonnerie, l'outil utilisé par le Vénérable et le Premier Maître des Cérémonies pour transmettre la flamme de la veilleuse au chandelier à trois branches, aux trois grands chandeliers et aux chandelles des Surveillants lors de l'illumination de la Loge.

C'est un outil constitué d'un tube en laiton, le porte-mèche, dans lequel coulisse une mèche de coton imprégnée de cire ou de stéarine, appelée aussi queue-de-rat ou rat-de-cave. Le boutefeu comporte une poignée au dessus de laquelle est enroulée le surplus de mèche. Le porte-mèche peut-être fermé par un cabochon que l'on ne retrouve  jamais après la première Tenue.

L'outil est munie d'une petit cloche de laiton utilisée comme éteignoir, pour étouffer la flamme des bougies. Illustration ci-dessous.

Quelques suggestions à destination du PMdC :

– La mèche doit émerger du porte-mèche d'un bon centimètre, trop longue c'est une torchère, trop courte elle s'éteindra au cours de la déambulation.

– Toujours faire un essai d'allumage et d'extinction au cours de l'installation de la Loge.

– Si la flamme s'éteint avant la fin de l'illumination revenir vers le Vénérable en respectant le sens rituel. Le Vénérable rallumera le boutefeu à la veilleuse avant de vous le donner.  Reprendre sa déambulation. Dans le bon sens bien sûr. C'est certes une perte de temps, mais la cohérence symbolique l'exige.

– En fin de parcours, éteindre le boutefeu avant de le redonner au Vénérable en tirant la mèche en arrière. Ne jamais éteindre la flamme entre deux doigts sous peine de ruiner sa paire de gants. Ne jamais éteindre la flamme en soufflant dessus, la symbolique ne s'en remettrait pas.

De l'art d'utiliser un boutefeu en Loge

"Trois Pas en Loge bleue"

 

Lire l'article de Yonnel G. en cliquant sur le lien http://www.regius-glnf.fr/article.php?id=1530

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Êtes vous Maître? -3-

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 16:48

A l'occasion de vos visites à des Loges amies, vous avez certainement été tuilé. En fait, l'expérience montre que les vrais tuilages sont rares et quand tuilage il y a, force est de constater une certaine diversité dans son usage et dans la qualité du "tuileur".

D'où quelques questions auxquelles nous allons essayer d'apporter des éléments de réponse, au moins pour informer ceux qui voyagent ainsi que ceux qui reçoivent, afin d'harmoniser la bonne pratique du "tuilage".

A bon tuilage, Loge bien couverte !

Vous avez dit tuiler ?

– « Dans le langage maçonnique, constater si celui qui se dit franc-maçon l'est en effet. » Paul-Emile Littré, Dictionnaire de la langue française.

– En Franc-maçonnerie, tuiler ou couvrir le temple, c'est le mettre à l'abri des intempéries qui résultent de l'intrusion des profanes, des influences de l'extérieur. (D'où l'expression il pleut !)  Trésor de la langue française.

Tuilage :

Le mot n'existe ni pour notre F. Paul Emile Littré, ni  dans le Petit Larousse illustré 2011.

Par contre il figure dans le Trésor de la langue française :

– « Contrôle des connaissances et de l'appartenance à la franc-maçonnerie » (LANGLOIS Fr.-maçonn. 1983)

– « manière qu'emploient les Francs-Maçons pour recevoir un membre dans leur société »

Il s'agit donc de vérifier que celui qui, étranger à la loge, désire participer aux Travaux, est réellement Franc-maçon.

Le tuilage, une obligation ?

OUI. Le Vénérable de la Loge, avant la cérémonie de son installation, a donné son assentiment inconditionnel aux Anciens Devoirs, Règlements, Us et Coutumes, en particulier au quinzième point :

«Vous promettez qu'aucun visiteur ne sera reçu dans votre Loge avant d'avoir été soigneusement tuilé [...] »

Dont acte.

Qui tuile ?

Le Premier Expert, est le seul officier habilité par le Vénérable à tuiler. Lors de l'investiture de cet officier, le Vénérable lui dit en lui remettant son sautoir :

« [...] Vous devez examiner les visiteurs qui se présentent [...]

Comment tuiler ?

Discrètement, avec le sourire. Il ne s'agit pas de mettre un Frère visiteur dans l'embarras.

Il convient de se présenter et de prévenir le Frère en l'accueillant par une accolade fraternelle qu'il lui faut répondre à quelques questions. Une ou deux suffisent, il ne s'agit pas du concours de l'agrégation en maçonnologie. Elles doivent obligatoirement faire référence à l'instruction au grade d'Apprenti qui est donnée en Loge. Mais si le Frère vient d'une Loge qui travaille à un rite différent, éviter les thèmes spécifiques du Rite Français. Les questions doivent être claires, précises et sans aucune ambigüité.

Quand tuiler ?

Dès l'arrivée du Frère. Le confier, après lui avoir laissé le temps de s'habiller et saluer les Frères de la Loge, au Premier Maître des cérémonies qui lui indiquera la place à laquelle il doit se mettre.

A bon tuilage, Loge bien couverte !

"Trois Pas en Loge bleue"

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Êtes vous Maître? -3-
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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 08:42

Suite et fin de la réflexion du RF J.-P. A. pour répondre à la question « Etes-vous Maître ? ».

Nos remerciements chaleureux et fraternels à notre B.A.F. pour ce travail.

Êtes vous Maître? - 4 - (fin)

Le Rite Français affirme cependant que la Parole n’est pas perdue, et de fait elle circule même lors de la réception d’un nouveau Maître ; il y a eu substitution de peur que ses insuffisances, ces mauvais Compagnons intérieurs, ne mène le Maçon à faire un mauvais usage de la Parole véritable, source de désordre et de destruction de la création. La parole substituée n’est donc pas en elle-même porteuse d’un signe fondamental même si elle a l’avantage de nous rappeler que c’est du cœur que doit surgir l’énergie vitale nécessaire à la renaissance du récipiendaire, or la parole substituée est bien un cri du cœur poussé par les Frères qui découvrent le corps d’Hiram.

Mais ce qui compte en définitive, c’est la connaissance de la vraie Parole qui n’est autre selon le rituel que l’un des noms de Dieu, ce qui est une manière de souligner une fois encore que l’objectif de la démarche initiatique est la vie spirituelle, la rencontre avec la dimension divine qui prend sa source dans la Parole “Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu“ (Jean, Prologue)

Comme Maître vous vous appellerez désormais Gabaon …“ La force de cette sentence réside dans sa brièveté et dans son caractère impératif. Le nom choisi indique en hébreu un “lieu élevé“ mais était aussi le nom de la capitale des Gabaonites, un peuple “d’hommes vaillants“ et très rusés, habitant le pays de Canaan, ils s’allièrent avec les Hébreux qui n’eurent pas d’autre solution que de combattre avec eux et même pour eux lorsque les Gabaonites s’attaquèrent à plus forts qu’eux !

L’autre événement très fort qui justifie le nom de Maître est bien entendu l’épisode par lequel Salomon fait sa demande à Dieu “Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple pour discerner le bien du mal ! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux ?“ Ce Roi sollicita la Sagesse, mais littéralement il demanda le don de discerner pour rendre un bon jugement, et bien sûr sans Sagesse point de discernement … Salomon reçut donc la sagesse et il la reçut à Gabaon. Le nouveau Maître est donc un homme vaillant, habile et sage !

Mentionnons aussi le mot de passe, “Ghiblin“ qui est vraisemblablement la déformation de “Ghiblite“ ainsi que se nommaient les habitants de Guébal, une ville située proche du mont Gibel dont les artisans furent appelés, avec les Maçons de Tyr, à travailler pour le chantier du Temple de Jérusalem. Le concept d’élévation est toujours présent en même temps que l’origine très opérative du mot paraît dire au Maître « souviens-toi d’où tu viens“

Il y aurait encore à discuter de la signification du signe de détresse dont il est clair qu’il est un appel au ciel vers lequel les mains se lèvent en même temps que les paumes ouvertes semblent vouloir recevoir la grâce divine. Les mains couvrent la tête, symbole de la pensée et de la raison pour indiquer que c’est l’esprit qui est d’abord et essentiellement menacé chez le Maître, ce qui est logique puisque à présent c’est dans la dimension spirituelle qu’il est supposé faire son chemin. En même temps l’appel est lancé à ses Frères Maîtres Maçons comme lui enfant de la veuve : nul ne peut espérer faire seul la route vers le Très-Haut.

Enfin pour conclure et parachever cette cérémonie  au troisième grade, le Très Respectable dit : “Très Vénérable Frère Premier Surveillant, je vous envoie le nouveau Maître, afin que vous lui enseigniez à travailler en Maître…“

Le Premier Surveillant lui fait frapper trois coups (main fermée), la batterie du premier grade sur chacune des trois portes représentées sur le tableau, à l’Orient, à l’Occident et au Midi, en tournant en sens inverse des aiguilles d’une montre.

Il est à savoir que le nouveau Maître n’est pas dans le Temple mais dans la Loge et les portes auxquelles il frappe donnent accès au Temple (c’est à dire, redisons le encore, au Maçon lui-même, en voie de transformation pour accéder au monde spirituel qui est symbolisé par le Temple)

Il passe bien dans sa circumambulation par le Nord mais se désintéresse complètement de la porte qui y figure : il est en quête de Lumière et le Nord symbolise l’obscurité, le lieu où la lumière ne parvient pas ou du moins pas assez pour nourrir la démarche d’un Maître, elle n’est là qu’une lueur propre à éclairer sans éblouir l’Apprenti. En revanche il est très révélateur que la première porte à être frappée soit celle de l’Orient. Par ce choix le Maître réaffirme le but de sa quête, la Lumière, en consacrant à cette porte son premier effort, le Maître atteste qu’il a compris où était la source de toute lumière et que c’est de là et seulement de là que viendra l’achèvement de son périple, lorsque le temps de naître à la vie véritable sera venu.

Le retour ensuite à la porte d’Occident n’est pas sanction, c’est une invitation, sans cesse présente dans toute démarche initiatique, à accepter le retour en arrière qui n’est pas une régression, mais une prise de conscience, un regard sur le chemin parcouru. D’autant qu’on sait que cette porte-ci s’est déjà ouverte pour l’initié, y frapper c’est porter un regard de Maître sur le travail fait comme Apprenti et ainsi “valider“ la décision prise de bénéficier de l’initiation ; c’est enfin de compte le moyen pour le Maître de vérifier qu’il a opéré à partir de l’initiation virtuelle donnée par la Loge une initiation réelle qui va lui donner accès au Temple.

 

 

La marche peut alors reprendre mais cette fois en ayant conscience que le passage vers la Lumière, par l’ouverture de la porte d’Orient, ne sera acquis qu’au terme de nouveaux efforts, d’un travail continu mais rendu moins pénible par la vision du but poursuivi figuré par la sortie de la tombe (on se souviendra que lors de son initiation, la lumière avait déjà été montrée au candidat) ; ce sont les coups frappés à la porte du Midi qui symbolise cette volonté de poursuivre le travail, le Midi, dont la porte elle aussi s’est déjà ouverte, reçoit le Compagnon qui construit  et aussi le Maître qui trace les plans.

Comment ne pas faire le lien entre les trois portes où se présente le nouveau Maître et les trois vertus dont il devra recevoir la grâce pour poursuivre et parvenir à cet idéal : Foi, Espérance, Charité.

Conclusion :

Ce qu’affirme le grade de Maître, c’est que le Maçon, pas plus qu’un autre, n’envisage sereinement sa mort profane mais il a le privilège fondamental de savoir qu’elle ouvre des perspectives ! La Maçonnerie n’est pas une religion, elle n’annonce pas une rédemption, ne promet pas un paradis. Elle présente une suite de conditions au terme desquelles le contact avec le Divin devient possible. Certes ces conditions sont tout sauf faciles à remplir : fidélité à ses engagements, choix de la vertu, travail constant sur soi et sens du sacrifice, elles sont même si lourdes que ce n’est pas dans cette vie que l’initié peut espérer en venir à bout ; du moins a-t-il pris l’engagement d’en faire loyalement la tentative. Alors, c’est à lui et à lui seul qu’il est demandé de construire, on lui a pour cela redonné vie, par les cinq points parfaits, à chacune de ses fonctions vitales. Il s’est redressé, mis debout.

Et il s’agit désormais de ne pas dormir debout !

 

RF JPA/LCDP/28/04/16

740 ème article

Êtes vous Maître? - 4 - (fin)

"Trois Pas en Loge bleue"

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Êtes vous Maître? -3-
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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
3 juin 2016 5 03 /06 /juin /2016 14:24

Le réveil d'une Loge est un toujours un évènement important et faste au sein de la fraternité maçonnique.

C'est pourquoi nous avons le plaisir de vous informer que les trois grandes lumières de la R.L. "Gwenn ha du" (Orient de Rennes) retrouveront leur éclat, le matin du quatrième jour du quatrième mois de l'AVL 6016 (samedi 4 juin), le TRF Jean-Louis T. tenant l'équerre.

Tous nos vœux les plus chaleureux et les plus fraternels de longue vie dans la plus parfaite harmonie.

Vivat, vivat, semper vivat.

Réveil d'une Loge au Rite Français

"Trois Pas en Loge bleue"

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 11:26

Voici la troisième partie du travail de notre R.F. et B.A.F. Jean Paul A.

Êtes vous Maître? -3-

Relevons encore de nombreuses pistes qui nous sont offertes par le rituel pour nous inciter à étudier toutes les arcanes du grade, le devoir de fraternité et l’amour porté à l’autre sont bien soulignés par les mots même de la victime s’adressant à ses bourreaux : “malheureux !“, car si Hiram va mourir ce sont bien les assassins qui sont à plaindre car ils se privent d’accéder le moment venu à la Connaissance.

Mais on comprend aussi en suivant le récit qu’il est impossible de cacher pour toujours la vérité, de même qu’il n’est pas imaginable que la chute, aussi dramatique qu’elle soit ne permette pas un jour de se relever. C’est un thème très chrétien qui est ici sous-jacent, la tombe d’Hiram n’est que provisoire et son emplacement est indiqué par une branche d’acacia ! On sait que le bois de cet arbre est réputé imputrescible contrairement à la chair cachée sous la terre où il prend racine ! L’architecte est mort et bien mort, il ne ressuscitera pas mais sa chair mêlée à la terre nourricière donnera du fruit comme Jean l’a rappelé “Si le grain ne meurt pas en terre il reste seul, s’il meurt il porte beaucoup de fruits“.

Ce qui est attesté encore par le fait que c’est à cet instant que le Maître de la Loge fait rallumer les bougies et éteindre les lampes. Comment mieux indiquer que la lumière qui jaillit désormais n’est plus de nature profane ? Qu’elle est d’une autre nature que celle qui brillait dans les grades antérieurs ! Cette lumière nouvelle, c’est celle d’une renaissance.

Mais cette nouvelle naissance il a fallu la vouloir profondément et accepter le sacrifice de sa vie pour l’obtenir, c’est aussi l’acacia incorruptible qui nous ramène au devoir de respecter nos engagements. Il est un bois dur mais qui s’arrache sans peine lorsqu’il n’est pas planté sur un sol adéquat, comme il est des initiés qui se refusent aux efforts indispensables à leur transformation profonde. Ce travail difficile se traduit encore par les difficultés à retrouver le corps de l’architecte, figure de la Connaissance.

Ils sont neuf Maîtres au Rite Français à mener les recherches (le nombre neuf représentant à lui seul une symbolique très riche), ils font un circuit autour de la représentation centrale, ce qui incontestablement tend à restaurer, redessiner un espace sacré là où s’était installé le désordre et comme ces déambulations se font dans le sens de la course du soleil, on redéfinit aussi un temps sacré. Cette reconstruction se fait à l’occident autour de l’équerre et à l’orient autour du compas relié par un axe dont le point central est le Maître assassiné. C’est évidemment de cette construction nouvelle que va rejaillir la vie mais une vie nouvelle, différente, d’une autre nature que celle qui ici s’est achevée. Le rituel est d’ailleurs très explicite : au terme des déambulations, les Maîtres découvrent l’objet de leur recherche grâce à une “vapeur“ qui s’élève ; cette vapeur, c’est évidemment le souffle, l’esprit créateur qui n’a pas disparu de ce corps dégradé tout simplement parce que la part de Divin qui est en chaque être est construit à l’image du créateur comme l’affirme la Bible. La recherche du corps de l’architecte n’a pas pour but de lui rendre de vains hommages mais bien de retrouver le souffle qui ne meurt pas ; et comme nous sommes par notre accession à la maîtrise tous architectes, le rituel une fois encore souligne que notre mort à la matérialité est le passage obligatoire à la libération de notre part de souffle, de notre nature spirituelle.

Il faut donc se relever ! Ou plutôt être relevé car ainsi qu’il est écrit dans le rituel “c’est en vain que les hommes prétendent construire, si le Grand Architecte ne daigne construire lui-même“. Preuve en est que les tentatives avec les mots d’Apprenti et de Compagnon demeurent vaines ; la force et la persévérance sont nécessaires mais insuffisantes et doivent être unies, liées par une volonté venue de l’orient, c’est-à-dire par la lumière, l’énergie principielle ici figurée par le Vénérable. Les trois qui interviennent rappellent aussi que la renaissance ne peut survenir qu’au terme d’une longue évolution de l’être qui exige que d’abord “la chair quitte les os“. Bien sûr la mort demeure pour chacun de nous le scandale ultime ; corps et esprit se désunissent et tout devient poussière, c’est une réalité qu’on supporte plus ou moins bien mais auquel nul ne peut échapper !

Le Maçon régulier, et donc homme de foi par définition, sait que la mort, même dans sa conception profane, n’est pas disparition mais transformation ; plus encore son combat vise à faire que cette transformation se traduise par la création d’une énergie parce que l’énergie est un souffle créateur, celui-là même dont il a été le bénéficiaire par la volonté, l’énergie, du créateur. La mort “naturelle“, donc profane, n’est en rien la Mort qui est l’impossibilité de la transformation positive.

Un point essentiel à saisir est que la cérémonie du troisième grade n’est en aucun cas une résurrection, celle-ci est réservée à Dieu. C’est la naissance d’un autre être, ce qui d’ailleurs obligera à lui donner un nouveau nom dont nous reparlerons. Nul ne nous demande d’être l’architecte qui est mort et bien mort avant d’avoir terminé son œuvre. Comprenons ici que nous ne pouvons décidément pas aboutir en ce monde, aurions-nous été aussi exemplaire qu’Hiram, mais qu’il nous faut tendre à la perfection, autant que faire se peut et surtout que faire se veut, si nous avons obtenu de renaître différents et n’en tirons pas les conséquences, à quoi bon ?

Être vivant, c’est être debout ; le relèvement se fait selon une “procédure“ très particulière puisqu’elle requiert à la fois l’utilisation d’une gestuelle et d’une posture spécifique et la transmission d’un mot. Le tout vise à soustraire le récipiendaire à la mort, c’est-à-dire à la tentation de rester dans la matérialité, de demeurer immobile et au repos là où il faut avancer et lutter. Il s’agit d’ériger à nouveau une colonne entre la terre et le ciel, de rouvrir un pont entre le bas et le haut. D’où l’utilisation nécessaire des cinq points qui sont parfaits dans la mesure où ils établissent les contacts indispensables au passage de l’énergie du vivant vers celui qui doit renaître. Dès lors les cinq points permettent cette reconstruction, ils rassemblent ce qui est épars, amènent le récipiendaire dans une position où il découvrira, à travers son double, l’être qu’il est devenu, en même temps que la voie qu’il est invité à suivre.

A cette gestuelle est liée la transmission d’un mot qui ne peut-être utilisé que lors de la réception d’un nouveau Maître et dans la posture requise ou lors d’un tuilage. A dire vrai, le mot de Maître n’a qu’une importance très relative, ce  qui importe véritablement c’est que l’initié comprenne et vive au plus profond de lui-même la transformation de son être que figure la cérémonie d’élévation. Ce n’est pas chose facile que de ressentir qu’on fait un saut dans un monde nouveau et inconnu lorsque, quelle que soit la bonne volonté qu’on y met, on est toujours dans un endroit connu, avec les Frères habituels et que nul buisson ardent n’illumine les lieux, qu’aucune voix ne descend des cieux !

Et pourtant , c’est dans ces instants que la chair doit quitter les os pour que naisse un homme nouveau, non pas débarrassé des os ni de la chair mais potentiellement devenu “corps de lumière“. C’est parce qu’elle symbolise cette transformation, cette transfiguration que la Parole est “Sacrée“ et qu’elle doit, de ce fait, n’être donnée de la manière appropriée qu’en un lieu et un temps sacrés “après s’être assuré que celui qui vous la demande est Maître“

à suivre

Êtes vous Maître? -3-

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 15:36
Êtes vous Maître? -2-

Voici la deuxième partie du travail de notre R.F. et B.A.F. Jean Paul A.

Symboliquement :

La bibliographie sur le thème peut paraître abondante mais c’est en réalité une illusion d’optique car très peu d’ouvrages traitent du Maître au Rite Français. C’est peut-être tant mieux, pour deux raisons : d’abord parce qu’il est contraire au bon sens de limiter ses lectures à son seul Rite et cela d’autant plus que les fondamentaux de la réflexion maçonnique se trouvent dans tous les Rites, ensuite parce qu’il faut qu’un Maître Maçon trouve en lui-même sa vision du grade, qu’il construise en toute liberté sa pensée.

Ce point de vue nous conduit à examiner le sens et les significations du grade au travers de ses éléments caractéristiques tels qu’ils apparaissent dans le rituel lors de la réception d’un nouveau Maître. Ensuite seulement nous pourrons nous risquer à faire quelques réflexions sur la portée de la Maîtrise ; mais l’objectif fixé est bien d’ouvrir des pistes et de contribuer à la recherche de chacun.

Le premier élément qui interpelle est la marche à reculons que suit immédiatement l’exigence d’un examen de conscience. Le Compagnon est invité à se tourner vers son passé car l’oubli ne génère que l’ignorance et la méconnaissance de soi-même ; accepter de se regarder tel qu’on a été doit nécessairement précéder ce qu’on veut devenir. Le fait que le terme de cette marche soit un examen “public“ de conscience évite que le retour vers le passé soit un refus de s’engager vers l’avenir, un refus de rompre avec soi-même. Le Compagnon atteste qu’il n’a rien à se reprocher, que ses intentions sont pures et il s’engage sur son honneur et sa foi de Maçon : les termes esquissent le passage entre une action concrète, “matérielle“, la taille de la pierre brute, le travail sur le chantier, comme une approche intellectuelle et morale.

A ce moment là, et parce qu’il est en harmonie avec lui-même, le Compagnon est prêt à quitter l’horizontale qu’il a parcourue dans tous les sens possible et à aborder la verticale. Mais ce passage d’une dimension à l’autre n’est pas chose facile.

D’abord parce que la verticale a plusieurs sens, on peut aussi bien la descendre que la monter, sachant que l’objectif est d’aller vers le haut, vers le ciel.

Il est en premier lieu clairement montré au récipiendaire qu’il ne doit pas espérer, dans sa condition humaine présente, parvenir réellement au monde Divin. Il est entre l’équerre qui permet de vérifier la pierre (qui même cubique demeure matière) et le compas qui trace le cercle (symbole du ciel et au-delà du Divin). Le Maître restera entre l’équerre et le compas et sa grandeur réside sans doute dans ce rôle d’intermédiaire entre la matière et l‘esprit, dans un équilibre qui demeurera précaire sauf aide du Créateur.

Dans sa quête de la verticalité le Compagnon va devoir descendre avant de monter ! C’est la légende d’Hiram qui est bien évidemment le centre et le cœur du grade.

Le drame qui est ici mis en scène appartient au fond commun de l’humanité et se retrouve dans toutes les pensées religieuses ou simplement philosophiques. Plutarque dans son “De anima“ écrivait “Mourir c’est être initié“. Pour nous en tenir à la pensée judéo-chrétienne qui fonde principalement notre culture, rappelons que Paul dans plusieurs de ses épitres (aux Romains, aux Colossiens) rappelait que le baptême est une mort symbolique, suivie d’une résurrection spirituelle ; aujourd’hui encore, lors de la “profession“ (prononciation des vœux) dans certains Ordres religieux, le novice est étendu sur le sol, recouvert d’un drap mortuaire pendant qu’est récité l’office des morts, puis il est relevé et prononce ses vœux entre les mains de l’Abbé et reçoit alors un nouveau nom., il est mort et un être neuf est né.

La mort d’Hiram n’est donc pas le récit d’une mort physique mais bien une mort “mystique“, le corps assassiné n’a qu’un rôle de figuration pour signifier que la mort à la matérialité permet seule une vie véritable, libre et riche d’une potentialité infinie. Cette mort est aussi le rappel qu’on porte en soi les liens qui nous retiennent à notre matérialité et que nous pouvons, sinon choisir, du moins ne rien faire pour nous en débarrasser ; la mort devient alors définitive, non celle du corps, inéluctable et secondaire, mais bien celle qui est privation d’une renaissance spirituelle.

C’est bien cette mort à l’esprit que représentent les trois mauvais Compagnons et leur crime.

Nous connaissons les armes du crime. La règle, symbole de la Loi et de la Mesure est transformée ici en outil de folie et de déraison ! Le refus de respecter les règles est la preuve par excellence de l’orgueil et de la démesure. Hiram le crie à chacun de ses assassins : les secrets qu’on exige de lui “ce n’est pas ainsi que je les ai reçus ; efforce-toi de les mériter“. Le levier qui frappe le deuxième coup traduit bien avec quelle facilité vient la tentation de “passer en force“ plutôt que de faire effort sur soi-même ; c’est aussi la marque de notre propension à user de la force de l’autre pour s’en servir à notre profit, à exploiter l’autre plutôt que de pallier nos insuffisances et nos manques par notre travail. Lorsque le maillet donne le coup mortel, il synthétise l’action néfaste des outils précédents car il est l’instrument par lequel est maintenu l’ordre et il est ici utilisé pour provoquer le désordre irrémédiable qu’est la mort. Désordre sciemment recherché puisque les trois Compagnons ont, avec plus ou moins de réussite tenté de frapper le Maître à la tête qui symbolise l’esprit, la raison.

Mais tout fait sens dans ce récit : Hiram a l’habitude de vérifier l’état du chantier le soir après les travaux (le maître ne cesse jamais de travailler) lorsque l’obscurité domine, cette obscurité qui a d’ailleurs envahi l’esprit des trois mauvais Compagnons malgré la lumière reçue lors de l’initiation. Les portes sont aussi source de réflexion. D’abord parce qu’Hiram entre dans le Temple par une “porte secrète“, est-ce à dire que le Maître architecte dispose de connaissances qui ne sont pas partagées ou qui révèlent d’une dimension qui n’est pas accessible à tous ? Peut-il être présent dans le Temple sans que nous en ayons conscience et nous aider ou vérifier notre activité ? D’où vient et où mène cette porte secrète ? Quoiqu’il en soit les portes qui, elles, figurent bien sur le Tableau de Loge, sont également intéressantes : le périple d’Hiram débute à la porte d’occident par laquelle est un jour entré le candidat à l’initiation, puis se poursuit vers la porte du midi qui laisse passer la plus grande clarté, celle qui permet aux Compagnons et aux Maîtres d’acquérir de plus grandes connaissances et de saisir la réalité de l’univers pour se terminer enfin à la porte d’orient, celle qui mène à la source de la Lumière. A  l’instant de passer dans une autre dimension, il nous est ainsi rappelé le chemin qui est à parcourir et que les pires difficultés doivent être traversées pour que l’initiation virtuelle devienne réelle.

C’est un des sens de la marche étrange qui est imposée au récipiendaire, il fuit ses propres tares et risque à tout moment de tomber sous leur poids. Il avance, déséquilibré mais vérifié par l’équerre que dessine une de ses jambes, il est admis à poursuivre ; pourtant après un pas ultime, il sera terrassé : Ceci rappelle encore une fois que la seule bonne volonté ne peut le dispenser d’affronter l’épreuve finale de la mort.

à suivre

Êtes vous Maître? -2-

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Êtes vous Maître? -2-
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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
15 mai 2016 7 15 /05 /mai /2016 17:20

Lors d'une récente Tenue d'instruction au grade de Maître, le R.F. Jean-Paul A. nous a présenté un morceau d'architecture intitulé Êtes vous Maître ?.

Voici la première partie du travail de notre bien aimé Frère.

Êtes vous Maître ?  -1-

Êtes vous Maître ?

Éprouvez-moi, l’acacia m’est connu“.

Cet échange figure dès l’ouverture des travaux au troisième grade avant d’être repris dans l’instruction et marque clairement une évolution dans le statut de l’initié : l’Apprenti n’est pas interrogé sur son état puisqu’il est incapable de répondre (c’est le Surveillant qui s’affirme Maçon parce que reconnu par ses Frères) ; le Compagnon questionné donne pour justification de son état sa vision de l’Étoile Flamboyante, c’est-à-dire qu’il se pose en bénéficiaire d’une révélation, d’une connaissance reçue.

Le Maître, quant à lui, demande à être éprouvé : sa position résulte d’épreuves surmontées qui lui ont permis d’accéder à une dimension hors du temps puisqu’il connaît l’acacia, symbole de l’incorruptibilité, “connaître“ devant ici se lire “naître avec …“.

Grade ultime de la Maçonnerie symbolique, la maîtrise est d’une autre nature que celle des grades précédents (on dit parfois que la maîtrise est d’ailleurs le premier des Hauts Grades), ce qui explique peut-être son apparition tardive et relativement obscure.

C’est ce premier point qu’il faut essayer d’éclaircir avant d’examiner les significations de la maîtrise.

Historiquement et brièvement:

Dans le monde du travail, le terme de Maître est très ancien et n’a évidemment aucune signification par rapport à la Franc-Maçonnerie qui apparaît bien plus tard. Dans un métier, de quelque nature qu’il soit, le Maître est d’abord celui qui démontre une aptitude et un talent remarquables : on est Maître dans son art (et l’expression demeure en usage aujourd’hui). On est aussi “meilleur“ que d’autres… Ensuite ou parallèlement, selon les métiers ou les cultures, le Maître est celui qui dirige le travail, soit parce qu’il est le plus compétent, soit parce que d’une manière ou d’une autre il est titulaire d’une fonction, d’une charge ou d’une entreprise ; ici pour faire court le Maître est le patron ! Pour s’en tenir aux métiers du bâtiment qui nous concernent, le Compagnon  ou homme de métier (fellow craft ou craftman) pouvait devenir Maître par succession familiale, mariage ou achat d’une “affaire“ : la position de Maître n’était qu’une qualification  dans la cité, un statut civil qui ne comportait aucune connotation rituelle.

Le grade de Maître, d’un point de vue maçonnique, a été manifestement mis en place dans la première partie du XVIIIème siècle par des frères érudits. Ceux-ci ont structuré la maîtrise sur le modèle des deux premiers grades, en prenant au grade de Compagnon des éléments nécessaires à densifier le grade de Maître (le mot, les cinq points parfaits, la chambre du milieu, etc…) et surtout ils ont déterminé une légende fondatrice du grade sans laquelle la maîtrise serait restée une coquille vide : La légende d’Hiram.

En 1723, dans les constitutions d’Anderson, Hiram devient Hiram Abif où il est qualifié de “prince des architectes“ ; ce nom n ‘est pas dû à l’esprit créateur des rédacteurs du texte mais figure dans la Bible au deuxième Livre des Chroniques, alors que notre Hiram est lui mentionné dans le Livre des Rois où ce fils de Tyrien et d’une veuve de Nephtali est bronzier ; ce qui fait, vous en conviendrez “moins chic“ que prince des architectes. Peut-être est-ce pour cela que les Anciens Devoirs postérieurs à 1723 et jusqu’en 1739 préfèreront Hiram Abif à Hiram !

Encore fallait-il construire la légende du personnage. Les érudits se sont sans doute souvenus d’un très ancien récit selon lequel les trois fils de Noé (qu’on retrouve dans divers grades ou degrés de la Franc-Maçonnerie) tentent de découvrir le secret de la puissance de leur père mort en le relevant de sa tombe ! Malheureusement, même s’il reste “de la moelle dans les os“ (marrow in the bones) M&B, il faut se contenter d’un secret substitué. Le manuscrit Graham de 1726 reprenant cette trame ne mentionne pas de meurtre car Noé est mort de vieillesse mais déjà apparaît la mort, le secret à trouver, le relèvement et un mot !

Restait à transposer ce récit dans le cadre maçonnique, celui de la construction du Temple de Salomon, en remplaçant Noé par Hiram et les fils par les trois mauvais Compagnons.

On trouve dès 1727 un lien entre Hiram, la mort et le Temple, dans le manuscrit Wilkinson puisque la forme du carré long de la Loge est expliquée par sa ressemblance avec “la forme de la tombe de Maître Hiram“.

L’idée du secret à trouver et de sa “récupération / transmission“ dans les formes requises est implicite dans la légende de Noé et de ses fils ; le lien a été établi avec les cinq points parfaits qu’il a paru plus judicieux de rattacher à la maîtrise puisque c’est là où il est question d’un secret fondamental mais aussi de la mort de son détenteur et de la nécessité de le relever. Pour autant les cinq points sont présents en maçonnerie et au deuxième grade depuis le XVIIème siècle et sans doute viennent-ils des Maçons opératifs pour qui les signes de reconnaissance et la transmission du mot avaient une importance pratique véritable.

Concernant le Mot de Maître les textes multiplient les versions et plus encore les sens, et cela en particulier à partir, mais non exclusivement, de la “moelle“ restée dans les os ; avec une constance quasi générale : les lettres M et B.

Deux brèves remarques : il est parfaitement reconnu que les cinq points ont bien été empruntés au grade de Compagnon. Par ailleurs la traduction du Mot de Maître qui est donnée n’est pas arbitraire : la Bible dite de Barker publiée en 1580 mentionne que :  “Machbenah“, ou “Machbanes“ (père de Shewa) est traduit par “pauvreté“ mais aussi “son fils a été frappé“ et enfin “le bâtisseur a été frappé“.

La mise en ordre presque définitive va être l’effet d’une divulgation qui nous est bien connue : celle de Samuel Prichard, “la Maçonnerie disséquée“ (Mansonry dissected) de 1730. Ce texte est en effet le premier à présenter l’intégralité des éléments qui caractérisent le grade de Maître : les mots et signes propres au grade, la légende d’Hiram assassiné, les cinq points parfaits désormais à ce grade ; et ces éléments font l’objet d’une cérémonie spécifique de transmission.

La Franc-Maçonnerie va s’installer en France dans les années 1725-1730 et il est clair que son développement rapide à dater de cette période va devoir beaucoup à la divulgation de Samuel Prichard.

Cependant de nombreuses pratiques existaient et c’est pour unifier celles-ci que le Grand Orient de France va, non sans peine, sous la conduite de Rothier de Montaleau et après un très long travail, déterminer un rituel pour chaque grade symbolique (comme pour les autres) ; celui de Maître est finalement adopté le 12 Août 1785 et il est parfaitement conforme aux usages de la Maçonnerie Française en s’inspirant de la divulgation de Samuel Prichard. Ce rituel de 1785, publié en 1801, a pour fondement de se rattacher à la Maçonnerie d’origine, celle des Modernes, c’est le Rite Français, attaché à l’instruction par questions réponses comme c’était le cas dans la Maçonnerie originelle.

Enfin au Rite Français la Parole n’est pas perdue, les Maîtres qui forment la Chaîne d’Union autour de la représentation la prononcent mais il faut lui en substituer une nouvelle par crainte que la première ait été arrachée à Hiram et ne soit divulguée !

Parvenu à ce point de notre développement, nous savons quand et comment s’est installé le grade de Maître. Il est désormais temps d’en pénétrer le contenu.

à suivre

Êtes vous Maître ?  -1-

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