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Peu de touristes photographiant la Basilique St Pierre de Rome savent que c'est à partir de sa construction que s'est produite l'une des plus grandes fractures internes du Catholicisme, conduisant à la création du mouvement Protestant.

Mais la chose n'est pas arrivée comme un orage en ciel d'été, et le processus était engagé depuis déjà plus d'un siècle, lorsqu'un certain Martin Luther, moine et professeur de théologie de son état, déclencha le mécanisme de rupture.

En effet, notre vieille Planète nous a enseigné au cours des temps que tout le réel s'inscrit dans un système de causalités, dont les résultats, en dehors de la chute d'astéroïdes stupides, sont quasiment toujours prévisibles. Mais le pouvoir, l'égoïsme, l'indifférence, la cupidité ou l'inconscience se chargent de procurer des alibis à l'aveuglement, puis les contritions ultérieures à toutes les catastrophes, y compris les plus humaines...

C'est ainsi que vers la fin du 15ème siècle, l'enchainement inexorable des penchants naturels des hommes vers le déraisonnable avait construit un tel traquenard social et politique, qu'il ne pouvait entrainer l'ensemble, d'une manière ou d'une autre, que vers une révolution annoncée. Les abus de l'Eglise, l'esprit critique et rationaliste diffusé par les humanistes et un besoin collectif d'une piété, qui répondrait aux nombreuses afflictions de l'époque, furent sans doute les trois facteurs essentiels, qui firent le succès du courant réformateur.

Dès 1517 le premier acte du divorce entre Rome et ses dissidents fut posé, à cause du scandaleux "trafic des indulgences" dénoncé sèchement par Luther, lequel fut opportunément protégé par les Princes allemands. Ainsi une brèche était ouverte contre la Papauté, dans laquelle s'engouffrèrent tous les espoirs, les rancœurs et les aubaines, qui prirent le nom de Zwingli en Suisse, de Bucer à Strasbourg, puis un peu plus tard de Calvin à Genève et même d'Henri 8 en Angleterre. La Réforme était en marche dans presque toute l'Europe et en France elle devait aboutir, après les violentes "guerres de religion", à la tentative d'apaisement de l'Edit de Nantes du 30 avril 1598.

Mais avec la révocation de ce dernier en 1685 à la suite des désastreuses "dragonnades", et de troubles incessants, c'est la déchristianisation progressive du Royaume qui était en train d'éclore.

D'ailleurs il faudra attendre l'édit de tolérance de 1787, puis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, pour parvenir enfin au libre culte protestant en France, c'est à dire presque concomitamment au culte de l'Etre Suprême….

 

 

V:.M:. Al Ecker
Résumé de la sixième partie des Racines du Ciel - Tous droits réservés - 2009

La religion naturelle

Au fur et à mesure que les civilisations ont su s'affranchir de leur soumission au mythe et à la superstition, pour privilégier peu à peu leur intelligence raisonnante, elles ont fait preuve d'une autonomisation grandissante de leur vision du réel, c'est à dire de leur maturité, mais pas nécessairement de leur sagesse. Conséquemment, à mesure que l'accroissement de leur savoir entrainait de nouvelles créations technologiques libératrices, et des changements de perspectives, les Hommes ont désiré se débarrasser, parallèlement, de tout ce qui leur semblait être des impedimenta nuisibles à leur  gain de liberté et à leur science, parmi lesquels figure, prioritairement, leur relation au Ciel.

Ainsi, peu à peu, d'une Terre plate incommensurable et soumise aux vicissitudes divines, les instruments des savants en ont fait une planète sphérique, isolée dans l'espace, qui s'est mise à tourner autour d'une petite étoile nommée Soleil, tout en chassant Dieu de plus en plus loin sur les marges d'un Univers démesuré. En Occident, le Christianisme omniprésent, et tout compte fait rassurant, s'est vu perdre ainsi son unité d'abord, puis contester sa place au sein de la société, au prix de conflits violents et meurtriers.

C'est pourquoi, faisant suite à des errances et des tentatives diverses, "le siècle des Lumières" aura été vécu par ses contemporains comme étant celui de la sortie de l'obscurantisme, et de l'éclosion d'idées et de sociabilités nouvelles, mais aussi du concept d'Europe, de la montée en puissance des classes bourgeoises et de la mise en œuvre des sciences naturelles.

Corrélativement, la religion devait suivre le même chemin, mais inversé.

C'est l'époque de l'affermissement de l'anticléricalisme, du primat de la Raison, de la volonté d'universalisme, du désir de tolérance, de la redécouverte de la notion de religion naturelle et de l'invention du Dieu raisonnable des philosophes et du déisme théorique de l'intelligentsia, bref de l'affirmation d'un athéisme possible...

C'est surtout l'une des premières fois que nous assistons à une sorte de récapitulation ou de synthèse de toutes les connaissances jusqu'alors accumulées, et de leur mise en pratique.

 

C'est à ce moment de l'histoire que se crée, dans l'Angleterre parlementaire, newtonienne et clubiste, la Franc-Maçonnerie moderne et que se mettent en marche, dans notre Royaume, tous les éléments devant conduire, faute d'une vision d'avenir de la part des classes possédantes,  à l'inéluctable Révolution française, à partir de laquelle, et au moins jusqu'à présent, les choses ne seront plus tout à fait comme avant.

 

V:.M:. Al Ecker
Résumé de la septième partie des Racines du Ciel - Tous droits réservés - 2009

 

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