Chaque trait de mon pinceau est l'aboutissement de l'énergie la plus profonde de mon cœur
Le Blog du Rite Français
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A paraître :
— le 24 mars à midi, la ... Citation du Jeudi
— le 25 mars, en soirée : une note de lecture. Pour changer un peu il s'agit d'un (très) beau livre (passionnant) que j'ai découvert il y a quelques jours.
Nouveau lien :
— Le lien de l'UGLE (très beau site, n'est-il pas ?)
Celui qui sait se tait
Le sage sait se taire
.........
Paradoxe propre à l'homme
C'est ce paradoxe qui est illustré par l'emblème présenté par A. Bocchi dans son Symbolicarum quaestionum... (cf article du 6mars).
Je laisse à un spécialiste, A. Faivre*, le soin de décrire cet emblème :
"Nu, tenant de la main gauche un chandelier à sept branches, il met à ses lèvres l'index de la main droite. Par ce dernier geste, Bocchi a voulu attribuer à ce dieu du verbe, du discours, de l'échange, le geste même d'Harpocrate. Une tension herméneutique s'établit, entre voilement et dévoilement, silence et parole, occultation et révélation, par le truchement d'une image suggestive qu'aucune explication conceptuelle ne saurait égaler".**
Références bibliographiques :
Secrets, Initiations et sociétés modernes, in Politica Hermetica N°5, Ed. l'Age d'Homme, 1991
Faivre, Antoine, Accès de l'ésotérisme occidental, Tome I, 2ème édition, Bibliothèque des sciences humaines, Ed. Gallimard, Paris, 1996.
Notes :
* Antoine Faivre : directeur d'études émérite de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Section des sciences religieuses
** L'interprétation n'est possible qu'à partir de l'ensemble titre-gravure-épigramme
Illustration : Portrait de Bocchi, page de couverture de l'ouvrage d'Elizabeth See Watson
L'énigme proposée le 6 mars a été résolue par Alex Matheu qui a parfaitement identifié l'origine de la gravure et donné une interprétation de l'image. Une mention pour Luis de Toulouse qui était sur la piste.
La gravure représentant Hermès tenant un chandelier à sept branches et faisant le signe du silence, est issue d'un livre d'emblèmes intitulé :
Symbolicarum quaestionum de universo genese
Cet ouvrage, réalisé par Achille Bocchi (Achilles Bocchius) de Bologne (portrait ci-contre) a été publié la première fois en 1555.
Le livre d’emblèmes est un genre littéraire apparu en 1531 avec la publication d’un ouvrage intitulé Emblemata créé par Andrea Alciato (André Alciat, Andreas Alciatus) de Milan.
Le succès fut immédiat dans toute l’Europe du XVIème et Emblemata fut réédité une centaine de fois.
Le livre d'emblèmes répond à des règles précises qui résultent d’une conception trinitaire :
Ambigüités, obscurités, mystères sont volontairement créés par l’auteur avec la complicité du graveur. En effet, le sens du message de l’emblème n’est perceptible qu’en associant les trois éléments. Le lecteur est obligé, en les étudiant simultanément, de s'engager dans une démarche d’interprétation.
Pour l'aider, à la suite de l’épigramme, nettement séparé de l’ensemble, figure un commentaire explicatif, comportant des références documentaires (sources littéraires et iconographiques). Ce commentaire est destiné à guider cette démarche interprétative et à faciliter la mémorisation.
La finalité de cette démarche est d’ordre spirituel. Il s’agit d’un véritable exercice, pour passer de la compréhension d’une image, à la compréhension du monde et amener le lecteur à découvrir une vérité générale qu’il ne peut percevoir d’emblée.
Vous avez dit voie symbolique ?
A suivre...
Un lecteur m'a fait remarquer, à juste titre, que je ne donnais que rarement mes sources Voici les références bibliographiques des documents que j'ai utilisés pour rédiger cet article.
"Il est dans l’homme toute une nappe d’ombre qui étend son empire nocturne sur la plupart des réactions de son affectivité comme des démarches de son imagination et avec qui son être ne peut cesser un instant de compter et de débattre".
Roger Caillois *
Le mythe et l'homme
* R. Caillois, 1913-1978, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure (agrégé de grammaire), homme de lettre — Essayiste, sociologue, poète, critique littéraire — , fondateur de l'Institut français de Buenos-Aires, de la revue Lettres françaises (1941) et de la revue Diogène (1948). Reçu à l'Académie française en 1972. Fasciné par l'exploration des mondes poétiques de l'imaginaire et du fantastique, son œuvre constitue un apport original à la critique littéraire et aux sciences humaines.
Il est l'auteur entre autres de : Le mythe et l'homme, L'homme et le sacré, Le Rocher de Sisyphe, Babel, Les Jeux et les Hommes, Au cœur du fantastique, Anthologie du fantastique, La Pieuvre, Essais sur la logique de l'imaginaire, Le Fleuve Alphée...
Un indice supplémentaire (cf article du 6 mars)
A propos de la statuette égyptienne : elle représente Horus enfant et voici ce dit la légende.
Après le meurtre de son époux Osiris par son frère Seth, Isis se réfugia sur l'île mythique de Chemmis dans le Delta du Nil et cacha son fils Horus dans les marais de l'île.
Craignant que Seth veuille retrouver son enfant pour le tuer, Isis imposa la loi du secret à son fils et à tous ceux qui les accompagnaient.
Horus enfant est donc le dieu du silence et du secret. Il est représenté avec un doigt sur la bouche.
Dans la mythologie grecque, c'est Harpocrate et la légende dit... qu'il vient d'Egypte et qu'il est le fils d'Isis et d'Osiris. Il est représenté sous les traits d'un jeune homme tenant son index droit dressé devant sa bouche. Sa statue, parfois placée à l'entrée des temples, rappelle que l'homme doit rester silencieux devant les dieux.
Son emblème est le pêcher dont la feuille a la forme d'une langue, et le fruit celle d'un cœur.
Comme l'a compris notre F. Luis, la gravure de gauche représente Hermès.
Qui veut écrire la suite ?
Demain à 21 heures 15, la citation du Jeudi
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