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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 18:18

Voici, comme promis, le troisième épisode, mais... ce n'est pas le dernier ! Il y aura donc une quatrième partie.

Le Bijou du Maître de cérémonie [III]
Le Bijou du Maître de cérémonie [III]

Nous venons de voir, au cours des deux épisodes précédents, que les bâtons, les cannes et les épées, se justifient plus ou moins logiquement, selon que l'on s'attache à la tradition monarchique ou à la conquête révolutionnaire, et d'ailleurs ceci, par de curieuses interversions du sens de l'Histoire.

Mais disant cela, vous conviendrez aussi que nous nous sommes contentés, jusqu'alors, de nous appesantir sur la seule surface des choses, puisque nous n'avons fait que décrire et expliquer une vulgaire babiole, une épinglette de bazar, dont les attributs ont la fâcheuse tendance de se modifier avec les époques, les modes, les rituels, les obédiences et les directives circonstancielles de personnages en cour.

Or, si je comprends fort bien que l'iconographie peut avoir une certaine importance pour soutenir la pensée, la foi ou le raisonnement des adeptes, il n'en demeure pas moins vrai que c'est à partir de la doctrine, des principes et des préceptes, et mieux encore par des exemples, que l'on peut véritablement fonder une démarche originale, une nouvelle façon de voir le monde et de se comporter avec ses semblables. Et, de la même manière que ce n'est pas l'habit qui fait le moine, ce n'est pas non plus le triangle qui fait la Maçonnerie, ni même le tablier qui crée le Maçon, et encore moins l'insigne qui justifie le Maître des Cérémonies...

Aussi devons-nous faire l'effort de "sortir de la caverne" platonicienne, même s'il nous en coûte davantage aujourd'hui, où nous sommes confrontés à un quotidien continûment mis en "spectacle". En effet, c'est en quittant le monde des apparences, des colifichets, de la verroterie, du brouhaha, de l'insignifiance, et donc en entrant dans l'intime de nos propres convictions et au plus profond du réel de notre existence, que nous pourrons apercevoir des réponses quant au pourquoi de notre présence au monde. Par conséquent, il me semble indispensable, au-delà de la médaille, du cordon ou des oripeaux attachés à telle ou telle fonction, d'aller explorer ce qui donne vraiment sens à cette charge de Maître des Cérémonies.

Aussi revenons aux fondamentaux, comme on dit en "ovalie"…

 

 

Le Bijou du Maître de cérémonie [III]

Le Grand Maitre des Cérémonies de France.

 

Historiquement, le Grand Maitre des Cérémonies de France, que nous avons aperçu brièvement au début de ce travail, était l'héritier de fonctions royales prestigieuses, certes, mais il avait surtout une vocation "administrative et protocolaire" dirait-on aujourd'hui.

Alors pourquoi, soudain, cette rupture dans les usages de la royauté?

Une fois encore, il va nous falloir faire un peu d'histoire.

Même si, depuis la Révolution française, nous avons tendance à mettre sous le même vocable générique "d'Ancien régime" environ 1000 ans d'Histoire très diverse, il faut bien voir que jusque vers la fin du 15ème siècle, la royauté s'exerçait, en France, au sein d'un entourage restreint, de proches, de conseillers et d'amis, loin de toute idée de cour. Et, si "C’est bien François 1er qui institua les premiers rudiments d’une étiquette, celle-ci demeurait bon enfant. La cour de François 1er était marquée par les derniers reflets de l'âge de la Chevalerie, c'est-à-dire que le Roi n'était que le premier de ses gentilshommes et restait accessible à tous. Les gentilshommes présents à la Cour étaient davantage des compagnons d'aventures que des flatteurs enrubannés" (d'après Marie-Lan Nguyen, Mémoire de Maîtrise Université Paris-IV Sorbonne. 1999).

Sous Henri II, Catherine de Médicis tenta de mettre en place une étiquette un peu plus stricte, mais qui ne put s'établir durablement, en raison des troubles intérieurs et des guerres de religion, qui mettaient le royaume à feu et à sang. Ainsi, sous Charles IX, par exemple, les appartements du roi étaient quotidiennement envahis par une populace de rustauds, d'intrigants, de curieux et de courtisans, dont l'insolence le disputait à la grossièreté.

C'est pour remédier à cette pétaudière, qu'Henri III, par son aversion du désordre, nomma en 1585 un Grand Maître des Cérémonies de France et organisa la Maison du Roi de telle sorte qu'on ne laisse plus " les particuliers juges des égards qu'ils voudraient avoir, et des devoirs qu'ils auraient à rendre : le bon ordre, la philosophie même, et par conséquent la justice, ont obligé d'établir des règles de subordination. En effet, il serait très dangereux dans un État de laisser avilir les places et les rangs,… sans quoi le caprice, l'envie, l'orgueil et l'injustice attaqueraient également les hommes les plus dignes de leurs rangs." (d'après Nicolas Viton de Saint-Allais. 1816)

Cette notion d'étiquette allait sans cesse se préciser au cours de l'Histoire, et trouva son apogée sous le règne de Louis XIV, dont Saint-Simon affirme que même "à trois cents lieues de Versailles, et avec une bonne montre et un almanach, on pouvait savoir précisément ce que faisait le Roi à telle ou telle heure". Pour fixer les esprits, retenons que les courtisans étaient environ 3000 à Versailles et dans les alentours, mais pouvaient être jusqu'à 10000, à certaines périodes et pour certaines occasions ! Et tous devaient suivre avec précision l'étiquette du Château, sous peine de disgrâce.

 

Alors, quel était le rôle de cette nouvelle charge royale?

Il s'agissait, bien avant notre folie moderne de "spins doctors et autres experts communicants façon doreurs de pilules, d'organiser le prestige de la royauté, de mettre en scène le pouvoir et de faire du monarque, à la fois un personnage public et un homme différent des autres. Ceci dans le droit fil de la tradition médiévale de la double nature du Roi, (cf. l'ouvrage sur les "Deux corps du Roi" d'Ernst Kantorowickz) l'une mortelle et humaine, l'autre souveraine et éternelle. C'est ainsi qu'aux funérailles du Roi de France, lorsque toutes les solennités étaient terminées, le Grand Maître des Cérémonies, illustrant l'achèvement et la continuité, brisait son bâton de commandement, et le jetait dans la tombe en répétant par trois fois :

"le roi est mort, vive le roi !"

Car c'est un des paradoxes de cette fonction qui, en mettant en place un faste omniprésent et très codifié, aura permis de sacraliser certains évènements purement laïcs, faisant perdre ainsi, sans doute involontairement, dans ce domaine spécifique, le privilège exclusif détenu jusqu'alors par l'Eglise. En effet, les baptêmes, les mariages, les sacres, les offices funèbres ont continué de répondre aux exigences de la liturgie, mais ils intègrent désormais tout un décorum périphérique, qui n'a plus rien de religieux. A cela s'ajoutent les moments les plus divers de gouvernance et du quotidien du Roi, depuis la réception des ambassadeurs, les lits de justice, les entrées et départs des Princes, des puissances étrangères, en passant par le coucher et le lever du Roi, les banquets royaux, les chasses, mais aussi les déplacements de la cour, l'organisation des fêtes, jusqu'à l'ordre des préséances, des détails vestimentaires, des salutations, etc… Chaque heure, chaque journée du Roi, chaque saison, chaque tâche particulière, chaque action jusqu'à la plus intime fait l'objet d'un cérémonial de plus en plus exigeant, qui place la personne du Roi sur une sorte d'espace-temps inaccessible et quasi divin, en même temps qu'il l'emprisonne dans un carcan de formalisme de tous les instants.

Mais à bien y réfléchir, la République n'a pas changé grand-chose, en dehors des justaucorps, des perruques et des chapeaux à plumes, puisque même les chevaux de la Garde Républicaine participent au décor. Et si l'on ajoute à cela, aujourd'hui, les réseaux dits sociaux, les paparazzis, l'information en continue, la pompe élyséenne et la sécurité des VIP, les avions et les hélicoptères, les véhicules à gyrophares et les limousines à vitres teintées, les gardes du corps et les forces de l'ordre, sans oublier les sempiternels conseillers en tout et en image et les troupeaux de journalistes accompagnant le Chef de l'Etat, on voit que le cérémonial républicain n'a rien à envier aux équipages royaux de la Cour, et fait du Président de la République un homme presque "normal" quant à ses humeurs, exceptionnel quant à son quotidien et néanmoins constamment otage de ses propres servitudes.

Mais revenons à notre affaire.

 

 

Le Bijou du Maître de cérémonie [III]

Le Maître de Cérémonie.

 

Le Maître de Cérémonie de nos Loges, est en quelque sorte lui-même, qu'on le veuille ou non, le descendant maçonnique de la fonction royale, que nous venons de décrire très succinctement.

Peut-être m'objecterez-vous, pour mettre en avant, chez nous, l'originalité de cet Office, que nous y attachons, en plus, une dimension fortement symbolique, sans équivalent ailleurs. 

En êtes-vous si sûrs?

La différence, à mon avis, ne se fait pas tant sur la symbolique, mais bien plutôt sur les discours que l'on tient à son égard.

En effet, quel est le rôle de notre Maître de Cérémonie?

Si son domaine, heureusement plus restreint, est exclusivement le périmètre d'une Loge, il n'en est pas moins, et avant tout, le metteur en scène et l'accompagnateur du Rituel qu'il doit, évidemment, parfaitement connaître. Dans tous les rites, où cette fonction existe, c'est le Maître de Cérémonie qui est à la charnière de l'harmonie générale, de la fluidité de la gestuelle, de la synchronisation des rôles, de la place de chacun, de l'égrégore collective. Il est celui qui met en ordre les choses, "ordo ab chao", comme on dit au rite écossais.

S'il connait bien sa charge et l'estime à sa juste valeur, le Maître de Cérémonie doit alors la pratiquer avec solennité et sérieux, d'un pas assuré et calme, en marquant la régularité de sa progression d'un léger coup de canne au sol. C'est lui qui veille à ce que chacun soit placé en Loge selon son rang, et non au gré des états d'âme de chaque participant. C'est lui aussi qui organise les salutations et hommages lors de l'installation du nouveau VM. C'est lui encore qui est responsable des "accessoires" indispensables pour que la Tenue se déroule sans incident, et atteigne son but spirituel. C'est toujours lui qui donne l'entrée en Loge et en organise la sortie. Ainsi doit-il (devrait-il), s'assurer que chaque Officier connait parfaitement son rôle, et faire en sorte de travailler en parfaite complémentarité avec l'Expert, le Couvreur, l'Organiste (quand il existe), ainsi que tout participant qui aurait à intervenir en cours de séance.

Des bougies jusqu'au tableau de Loge, des téléphones portables (hélas) jusqu'à la pipe à lycopodes, du titre de chaque visiteur jusqu'aux cordons des Officiers, rien ne doit échapper au regard pointilleux du Maître de Cérémonie, afin que le rituel soit accompli sans heurt. Au sein de la Loge, il est le seul à pouvoir circuler en solitaire et nul ne se déplace sans être accompagné par lui, (pas même un TRF du 33ème étage). Oui, mais voilà…

Bref, sa fonction cérémonielle, toutes proportions gardées bien entendu, emprunte aux mêmes sources que celles que pouvait tenir auprès du Roi, le Grand Maître des Cérémonies de France. A ceci près, effectivement, que nous allons plus loin, trop peut-être, dans l'exégèse maçonnique et l'herméneutique ésotérique.

Un exemple :

Je lis dans divers ouvrages et planches, maintes fois recopiés et caviardés des uns sur les autres, que (je traduis et simplifie)  "Maître du Rituel, le Maître de Cérémonie aménage l'espace-temps du Nadir horizontal(?), en complémentarité avec l'Expert qui s'occupe du plan vertical. Quand l'un entrebâille la porte du Ciel, l'autre l'ouvre largement aux initiés… Grâce à lui les deux plans sont reliés, car il connait l'ordre cosmique et sa représentation géographique sur terre, laquelle projetée à l’intérieur du Temple participe à l'essor des ondes positives devant conduire à l'Egrégore universelle…" Et je ne vous parle pas des sefirots ni des influences zodiacales…

Or, avons-nous besoin de tels amphigouris pour mener à bien, tout simplement mais pleinement, la mission que nous confie le Vénérable en chaire?

 

(Suite et fin au prochain numéro)

Le Bijou du Maître de cérémonie [III]
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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 15:32
Le Bijou du Maître de cérémonie [II]

Pourquoi des épées?

Nous avons vu dans la 1ère partie, grâce à des références historiques précises,

— D'une part, pourquoi le "Maître des Cérémonies" utilise généralement une canne pour assurer son office;

— Et, d'autre part, la raison pour laquelle son emblème est constitué de deux éléments en sautoir, même lorsqu'il n'existe qu'un seul officier représentant cette charge dans un rite donné.

— Enfin, nous avons aussi obtenu des précisions quant à la décoration traditionnelle de la canne du Maître des Cérémonies.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi soudain deux épées?

Comme je l’ai déjà suggéré dans le 1er épisode, ce ne fut pas toujours le cas, et ce ne l'est pas partout. En outre, il semble que cette représentation est sujette à changements plus ou moins cycliques et opportuns, sans que l’on sache trop pourquoi ces modifications ont lieu. J’ose espérer que ce n’est pas pour de simples raisons d’intérêt de quelque marchand du Temple…

Mais qu’importe, l’homme étant capable de justifier en tout temps ses actions, y compris les plus injustifiables, commentons donc ce qui nous est donné à commenter en cet instant.

D’abord retenons que tous les rites, qui reconnaissent la charge de Maître des Cérémonies, même si elle ne se nomme pas toujours ainsi, croisent, en croix de St André, on dit aussi "en sautoir" en héraldique, des épées ou des cannes, ceci en parfaite imitation de ce que furent les emblèmes des charges royales ou militaires, dont nous avons parlés précédemment. Mais, raison aidant, vous conviendrez qu'il eut été difficile de reprendre à l’identique ces glorieuses armoiries historiques, sans risquer de se faire regarder comme de pauvres nobliaux d’opérette affublés d'un orgueil démesuré, ostentatoire et finalement usurpé. Donc les cannes des pendentifs ne sont pas tout à fait semblables aux bâtons armoriés.

Le Bijou du Maître de cérémonie [II]

Restent les épées.

Ici il va nous falloir à nouveau croiser, si j'ose dire, nos regards entre l’Histoire et la Maçonnerie, et oublier les explications "symbolo-fantaisistes", qu'on peut lire ici ou là, concernant, entre autres, les "dangers" que pourrait rencontrer pendant ses circumambulations le Maître des Cérémonies ! Ou alors c'est à se demander à quoi servent tuileurs, couvreurs et experts…, et même quelle est l'utilité d'une "ouverture des travaux" en bonne et due forme?

Mais revenons à nos épées.

Vous vous souvenez qu’au 17ème siècle, et durant des décennies, l’Angleterre fut le théâtre d’une véritable guerre civile, qui laissa un traumatisme profond dans les consciences. Aussi, lorsque se créa la Franc-Maçonnerie contemporaine en 1717, les souvenirs sanglants étaient encore vifs, et les instigateurs de cette nouvelle vision du monde recherchaient avant tout à construire une Fraternité universelle d'intelligence et de concorde. Ce qui n'empêcha pas, au moins dès 1751, les nouveaux Francs-Maçons anglais de s'affronter, parfois violemment, entre "Anciens" et "Modernes" pendant encore plus de 60 ans. Alors, quand vint enfin la réconciliation maçonnique de 1813, tout fut organisé pour que la paix puisse régner durablement sur nos colonnes. Oralité des travaux, interdiction d’aborder des sujets qui fâchent, reprises d’anciens usages, accommodements entre Anciens et Modernes, foi en une Transcendance plus ou moins révélée, tolérance relative, etc…Tout ceci devant contribuer à arrondir les aspérités. C’est pourquoi, tous les rites purement anglais n’introduisaient jamais la moindre arme, et surtout pas l’épée, dans leurs Loges. (Je ne sais trop si cela est partout suivi aujourd'hui). La seule exception, qui confirme la règle, étant les courts instants, lors de l’installation du VM, où ce dernier reçoit le Tuileur avec son épée et la lui remet rituellement, pour qu’il aille immédiatement se faire voir ailleurs, et siéger au dehors de la Loge. Celui-ci, gardien de la porte, devient alors le seul garant, armé, de la sécurité intérieure des LL anglaises.

Mais en France il en alla autrement, ne serait-ce que par esprit de rupture avec la maçonnerie, non seulement anglaise, mais surtout anglicane.

Et ce, d’autant plus que chez nous, pour reprendre une pensée gaullienne un peu désabusée, le désir d’égalité va, paradoxalement, de pair avec l’envie des privilèges. Aussi, par un étrange souci de nivellement par le haut et de parité aristocratique, nous fallait-il porter l’épée au côté, en gage de liberté et de noblesse… au moins de cœur. Toutefois, pour ne pas sombrer dans le ridicule, car il ne s’agissait évidemment pas de singer l’Ancien Régime chancelant et inégalitaire, on tenta d'expliquer que nos Loges traitaient de manière semblable tous leurs membres, fussent-ils nobles, militaires ou roturiers. Et comme l'explication risquait d'être un peu courte, on estima opportun de suivre les théories très contestables du sieur Ramsay, lequel nous a relié sans preuve à la Chevalerie templière, dont on nous recommande d'imiter au moins l'esprit, sinon les prérogatives. C'est ce que rappelle, par exemple, et avec force, l'Ordre de la Stricte Observance Templière.

Il n’empêche, aujourd'hui, que le fait est là, certains accessoires militaro-chevaleresques, se sont avérés indispensables pour pratiquer la Maçonnerie, y compris certains déguisements, sans compter les "hauts grades", inconnus de la Maçonnerie anglaise. Et c’est ainsi que divers rites "continentaux", comme le RER, le Français et quelques autres étrangers, portent noblement l'épée au côté, et en dotent abondamment leurs Officiers. Mais plus nombreux encore sont les rites et les LL qui, bien que ne portant pas l'épée, mais désireux d'honorer quelque plénipotentiaire, se dépêchent à former la "voûte d'acier", dont l'origine est toutefois purement militaire, sans être nécessairement chevaleresque.

Forts de ces arguments, on comprend mieux pourquoi il n'est pas question, suivant l'essence même de certains rites, de mettre en sautoir de vulgaires cannes. Et pourtant, comme on l'a vu plus haut, le bâton, qu'il ne faut certes pas confondre avec le sceptre, reste le symbole de l'administration civile ou religieuse et caractérise aussi la plus haute distinction militaire, le maréchalat, dont le bâton d'azur est semé aujourd'hui, non plus de fleurs de lys, mais  d'étoiles d'or.

A suivre…

Le Bijou du Maître de cérémonie [II]
Le Bijou du Maître de cérémonie [II]
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RF BB Alain V:. - dans Rite Français
19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 13:30

Le 7 octobre dernier notre F:. Jean-marih, nous posait la question suivante :

« Pourquoi deux épées au bijou de sautoir du maitre de cérémonie ».

Notre T:.V:.F:. Alain V:., que nous remercions vivement, nous propose une réponse en trois épisodes...

Le bijou du Maître de cérémonie [I]

En franc-maçonnerie, se poser la question du pourquoi les choses sont telles qu'elles sont plutôt qu'autrement, et vouloir y répondre par la seule voie maçonnique, c'est risquer de se lancer dans des interprétations échevelées n'ayant rien à voir avec la réalité du moment originel, qui vit l'appropriation de tel ou tel symbole. Et ce d’autant plus que certains "accessoires" ont la fâcheuse tendance de se voir modifier avec le temps, les modes, les circonstances et les décisions plus ou moins bien fondées de ceux qui président aux destinées des divers rituels.

Prenons l'exemple des bijoux ou insignes associés aux Officiers de Loge, au rite Français. Quand je dis au "rite Français", encore faudrait-il s’entendre sur ce modèle : Groussier, traditionnel, moderne, régulé 1801 ?… Et dans quelle Obédience ? Vous voyez que les choses se compliquent, dès lors que l’on désire les clarifier…

Il est évident que tout serait plus simple, si chaque Office de n’importe quel rite dans n’importe quelle Obédience était identifié par la même breloque. Et d’ailleurs, du seul point de vue symbolique, je ne vois pas ce qui l’empêcherait, bien au contraire, sauf des intérêts humains, trop humains. Et pourtant, c’est déjà le cas pour quelques Officiers, parmi lesquels il apparaît naturel, et facilement déchiffrable, que l'Orateur soit traditionnellement représenté par un livre ouvert et le Secrétaire par deux plumes d'oie. Mais d’autres se révèlent être plus hermétiques, tels le 1er Maître des Cérémonies, qui est figuré au rite Français, aujourd’hui, par deux épées croisées sur une canne verticale suspendues à son cordon, à l’identique du REAA.

Mais il fut un temps, pas si lointain, (voir petit livre bleu du 1er grade au Français GLNF) où cette charge dans notre rite, à l’instar du rite Emulation, ou au Standard d'Ecosse, était illustrée par seulement deux "cannes" croisées. Mais peut-être fut-ce une erreur de gravure ! Alors qu’au RER, où la canne n’existe pas, cette fonction se suffit de 2 épées également croisées. Mais, là encore, il y aurait sujet à débat : ces épées, doivent elles avoir la pointe en haut ou au contraire en bas, et pourquoi ?

Or, un peu comme pour la fameuse couleur bleue, qui drape la plupart des Loges, et dont j'ai eu à parler dans le passé, la réponse est à chercher ailleurs que dans le domaine très restreint et circulaire de la seule culture maçonnique. En effet, nous ne le répéterons jamais assez, c'est la franc-maçonnerie qui a emprunté autour d'elle, en totale uchronie, toute la symbolique qui la caractérise, et sur laquelle elle a abondamment glosé,  et non elle qui aurait inspiré tous les symboles que l'on trouve ailleurs, et partout, bien avant le 18ème siècle.

Aussi, afin d’affiner nos recherches sur le pourquoi du comment de l’insigne du 1er Maître des Cérémonies, il va nous falloir nous demander quelle est la véritable origine de la fonction de Maître de Cérémonie, et voir si de ce côté-ci il n'y aurait pas quelque explication toute simple, qui nous tend les bras.

Le bijou du Maître de cérémonie [I]

Un Grand Maître des Cérémonies royales.

En fait, si l'on élargit notre cercle, et que l’on cherche tout bonnement dans l'Histoire de France, on s'aperçoit que cette charge particulière, relativement récente, a été créée par Henri III à la fin du 16ème siècle, avec la notion d'étiquette, au sens protocolaire. Elle avait pour but de décharger d’une partie des tâches, celles purement cérémonielles, la fonction plus ancienne et prestigieuse de Grand Maître de France. Ce dernier titre provenait lui-même du Grand Sénéchal de France, lequel était l'héritier des Maires du Palais de la période mérovingienne. C'est dire si tous ces hauts personnages étaient éminemment importants dans le Royaume, on dirait aujourd’hui qu’ils étaient dans le «top ten », puisqu'ils s'occupaient de la "Maison du Roi", avec tous les pouvoirs que cela sous-entend. Citons, parmi les plus connus, le duc Anne de Montmorency ou encore le duc Henri de Guise, etc…

Mais rassurez-vous, nous n'irons guère plus loin dans notre évocation historique, puisqu'à partir de ces deux fonctions, vous allez voir que tout se met en place, presque naturellement.

En effet, les armoiries du Grand Maître de France étaient constituées, entre autres, de deux bâtons de vermeil passés en sautoir derrière l'écu de ses armes.

Quant au Grand Maître des Cérémonies de France, "et pour marque de son autorité en tout ce qui regarde le cérémonial, il porte un bâton de commandement, à bout et pommeau d'ivoire, couvert de velours noir, en vertu duquel il est dans les occasions de cérémonies, aidé des gardes et autres forces de la maison du roi, pour y maintenir le bon ordre.*"

Suivant la tradition dont il descend, ses armoiries sont donc constituées de "deux bâtons de cérémonies couverts de velours noir, passés en sautoir derrière l'écu de ses armes.*"  Notons, pour l'anecdote, que le fameux bâton de Maréchal que, d'après Louis XVIII, "tout soldat porte dans sa giberne", provient de la même origine, puisque les "Maréchaux de France portent pour marque de leur dignité derrière l'écu de leurs armes, deux bâtons d'azur, semés de fleurs de lys d'or, passés en sautoir*".

Je précise qu'au rite d'York le Directeur des Cérémonies est aussi appelé Maréchal.

* D'après Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France. Nicolas Viton de Saint-Allais, à Paris en 1816.

A suivre….

Le bijou du Maître de cérémonie [I]
Le bijou du Maître de cérémonie [I]
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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 14:16

Notre F:. Jean-marih, nous pose la question suivante :

« Pourquoi deux épées au bijou de sautoir du maitre de cérémonie ».

Je ne connais pas de réponses satisfaisantes !

Je m'adresse donc aux lecteurs de ce blog. Qu'en pensez-vous ?

Merci.

Pour rappel, voici le bijou de P:. M:. C:. :

Deux épées ?

____________________________

 

Le tableau présenté sur le dernier article intitulé "Horizon" du 26 septembre est l'œuvre de Caspar David Friedrich, peintre allemand (1774-1840).

 

Deux épées ?
Deux épées ?
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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 11:09

C'est l'été, enfin presque si j'en crois thermomètre et baromètre. Un certain nombre d'entre vous sont partis en vacances d'après les indicateurs de visites du blog.

Pour ceux qui restent et sont encore devant leur écran, voici la réponse à l'énigme du Franc-maçon célèbre :

Il s'agit d'André Michel Ramsay, dit le chevalier de Ramsay (1686 - 1743).

Quatre d'entre-vous l'ont identifié. Félicitations à Richard B:., Noël S:., Frédéric C:. et Popaulvuh.

 

Profitons des vacances pour étudier l'objet ci-dessous dont on parle peu en Loge et pourtant...

 

A propos d'un objet...

Qu'en pensez-vous ?

A propos d'un objet...
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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 14:23

Le modèle de prise de parole en Loge s'appuie sur un ensemble de principes fondamentaux, intangibles :

— en Loge on ne prend pas la parole, on la demande,

— seul le Vénérable de la Loge détient le pouvoir de donner la parole,

— la parole ne peut jamais être demandée directement au Vénérable, elle s'effectue par l'intermédiaire des Surveillants,

— la parole ne peut être demandée qu'une seule fois,

— la parole ne peut être demandée que lorsque le temps de celle-ci est ouvert (cf rituel),

— celui qui a la parole ne s'adresse qu'au Vénérable,

— celui qui a la parole ne peut être interrompu,

— la demande et la prise de parole s'accompagnent d'une gestuelle précise.

Infos :

Notre hébergeur (overblog) a jugé bon de modifier profondément l'interface d'administration du blog et a demandé aux utilisateurs de basculer sur le nouveau système.

J'ai résisté longtemps, mais, devant son insistance j'ai fini par accepter de rentrer dans le rang.

J'ai été profondément désorienté par le nouvel interface. J'ai mis beaucoup de temps à comprendre les nouvelles fonctionnalités... d'où quelques difficultés à éditer les articles.

Désolé.

Je pense pouvoir reprendre un rythme normal bientôt.

Le changement a entraîné la perte de la base d'illustrations que j'avais constituée. C'est difficilement pardonnable.

Enfin, j'ai l'impression que l'envoi d'un mail d'info aux abonnés, lors de la publication d'un article, n'est pas encore fonctionnel !!

Restons calme.

Votre dévoué TVFBB

# 640

Prise de parole en Loge
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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 09:32

Le vote en Loge peut se faire à main levée ou au scrutin secret.

Voir la suite dans l'article du 4 septembre 2015

Références bibliographiques :

[1] Livret d'accompagnement du Rite français, GLNF,1997

[2] Manuel du Maître au Vénérable Maître, GLNF, 2005

[3] Le Régulateur du Maçon, Paris, 1801

[4] Gloton, Edmond, Instructions maçonniques aux Apprentis, Paris, 2008

 

Boules 6

 

Contact G

# 638

 

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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français
11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 13:35

Tableau 002Le pavé mosaïque :

Au centre du temple de la Loge un dallage en forme de rectangle - appelé carré long - composé de pavés noirs et blancs disposés en damier. Il s'agit d'un espace sacré sur lequel on ne peut marcher pendant les travaux (*) et où l'on étend le tableau de Loge à l'ouverture des travaux...

Luc Nefontaine

(*) le seul espace que nul vivant ne foule - Jean-Michel Mathonière

 

Le tableau de Loge :

 Ci-dessous, voici la reproduction d'une estampe extraite de L'ordre des francs-maçons trahi, et le secret des Mopses révélé, Abbé Pérau, Amsterdam 1745.

Il s'agit d'un tableau donné comme étant inexact (Jean-Michel Mathonière)

 

En quoi ce tableu est-il inexact ?

 

tableau 2

 

Frise 005

 

Contact G

# 632

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RF BB T.V.F.B.B. - dans Rite Français

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  • : Des fondamentaux, des usages, de la symbolique et du sens du premier Rite maçonnique
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