Le 7 octobre dernier notre F:. Jean-marih, nous posait la question suivante :
« Pourquoi deux épées au bijou de sautoir du maitre de cérémonie ».
Notre T
V F:. Alain V:., que nous remercions vivement, nous propose une réponse en trois épisodes...En franc-maçonnerie, se poser la question du pourquoi les choses sont telles qu'elles sont plutôt qu'autrement, et vouloir y répondre par la seule voie maçonnique, c'est risquer de se lancer dans des interprétations échevelées n'ayant rien à voir avec la réalité du moment originel, qui vit l'appropriation de tel ou tel symbole. Et ce d’autant plus que certains "accessoires" ont la fâcheuse tendance de se voir modifier avec le temps, les modes, les circonstances et les décisions plus ou moins bien fondées de ceux qui président aux destinées des divers rituels.
Prenons l'exemple des bijoux ou insignes associés aux Officiers de Loge, au rite Français. Quand je dis au "rite Français", encore faudrait-il s’entendre sur ce modèle : Groussier, traditionnel, moderne, régulé 1801 ?… Et dans quelle Obédience ? Vous voyez que les choses se compliquent, dès lors que l’on désire les clarifier…
Il est évident que tout serait plus simple, si chaque Office de n’importe quel rite dans n’importe quelle Obédience était identifié par la même breloque. Et d’ailleurs, du seul point de vue symbolique, je ne vois pas ce qui l’empêcherait, bien au contraire, sauf des intérêts humains, trop humains. Et pourtant, c’est déjà le cas pour quelques Officiers, parmi lesquels il apparaît naturel, et facilement déchiffrable, que l'Orateur soit traditionnellement représenté par un livre ouvert et le Secrétaire par deux plumes d'oie. Mais d’autres se révèlent être plus hermétiques, tels le 1er Maître des Cérémonies, qui est figuré au rite Français, aujourd’hui, par deux épées croisées sur une canne verticale suspendues à son cordon, à l’identique du REAA.
Mais il fut un temps, pas si lointain, (voir petit livre bleu du 1er grade au Français GLNF) où cette charge dans notre rite, à l’instar du rite Emulation, ou au Standard d'Ecosse, était illustrée par seulement deux "cannes" croisées. Mais peut-être fut-ce une erreur de gravure ! Alors qu’au RER, où la canne n’existe pas, cette fonction se suffit de 2 épées également croisées. Mais, là encore, il y aurait sujet à débat : ces épées, doivent elles avoir la pointe en haut ou au contraire en bas, et pourquoi ?
Or, un peu comme pour la fameuse couleur bleue, qui drape la plupart des Loges, et dont j'ai eu à parler dans le passé, la réponse est à chercher ailleurs que dans le domaine très restreint et circulaire de la seule culture maçonnique. En effet, nous ne le répéterons jamais assez, c'est la franc-maçonnerie qui a emprunté autour d'elle, en totale uchronie, toute la symbolique qui la caractérise, et sur laquelle elle a abondamment glosé, et non elle qui aurait inspiré tous les symboles que l'on trouve ailleurs, et partout, bien avant le 18ème siècle.
Aussi, afin d’affiner nos recherches sur le pourquoi du comment de l’insigne du 1er Maître des Cérémonies, il va nous falloir nous demander quelle est la véritable origine de la fonction de Maître de Cérémonie, et voir si de ce côté-ci il n'y aurait pas quelque explication toute simple, qui nous tend les bras.