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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 09:27

Oyez, Oyez,

Voici une planche réalisée par une équipe de quatre Compagnons de la R:. L:. Trusatiles sur le thème :

 

La lettre G

 

Cette planche comporte quatre parties :

 

— G comme Géométrie

— G comme Génération

— G comme Guide

— G comme Globe.

 

 

—— Quatrième partie ——

 

 

 

 

G comme Globe

 

Après quatre voyages ornés des instruments maçonniques découverts en tant qu’apprenti, un cinquième s’est offert à nous sans outils lors de notre passage. La symbolique afférente à cette cinquième traversée nous a été présentée sous le sceau de la liberté. Mais quelle liberté ? Sommes-nous maître de notre destin ou est-il tout tracé ? A l’issue de ce cinquième voyage, nous avons découvert l’étoile flamboyante et la lettre G. Il nous a été expliqué, mes biens aimés frères, qu’il s’agissait, pour la première, d’une part de lumière destinée à nous orienter vers l’honnêteté et l’authenticité et pour la seconde, une des représentations de Dieu mêlée au nom d’une science permettant de factualiser l’immatériel.

 

La spéculation nous permet d’extrapoler et de méditer à d’autres interprétations.

L’apparition simultanée de ces deux symboles, m’a révélé deux autres voyages. Celui de Jules Verne, De la Terre à la Lune et celui que le profane appelle la mort.

En effet, G peut signifier, en anglais, Ground qui veut dire terre. De son côté, la lune n’est-elle pas

notre astre le plus flamboyant et le plus imposant au sein de notre voute céleste ? Dans ce roman

d’anticipation, l’aventure décrit comment, l’association d’un groupe d’artilleurs et celui de

scientifiques liés à l’industrie militaire tente d’envoyer sur la Lune un obus habité par trois hommes. Autrement dit, comment la science, à des fins de progression et de découvertes, souhaite faire voyager l’humain et lui permettre de se développer, d’évoluer et d’avancer.

 

En second lieu, le pèlerinage qui m’est apparu est l’ultime voyage que nous entreprenons tous, le

repos éternel. Le livre de la Genèse, nous le rappelle dans le Chapitre 3, Verset 19 : « Memento,

homo, qui a pulvis es, et in pulverem reverteris ». Que nous pouvons traduire par « Souviens-toi,

homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière ». Ce voyage m’a représenté la

naissance, la vie et le trépas. En effet, nous naissons de la Terre puis nous entamons un ultime

voyage vers l’astre divin avant de revenir à notre point d’origine. Certains le nomment la réincarnation, d’autres la résurrection mais tous s’accordent à dire que notre passage matériel sur terre est éphémère. Nos actes et leurs conséquences sont quant à eux, éternels car ils nous perdurent et n’est-ce pas le but de la démarche maçonnique que de s’améliorer soi-même afin d’améliorer notre environnement.

L’anthropologue Gustave Le Bon l’a définie ainsi : « Nos actes ne sont éphémères qu’en apparence. Leurs répercussions se prolongent parfois pendant des siècles. La vie du présent tisse celle de l’avenir. »

 

En conclusion, une partie de la symbolique du grade de Compagnon semble nous indiquer qu’il faut voyager pour évoluer et que nos actes nous définissent et nous perdurent.

Benoit R:. compagnon

 

à suivre : la lettre G , propos de l'Orateur (prochain article)

857ème article

 

Trois Pas en Loge Bleue  Fondamentaux du Rite Français

Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".

Format 230 x 150 mm ; 226 pages Prix public 22 euros

 

Rite Français    Sens et Symbolique

Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le  Prix Blaise Pascal - Arverna Masonnica, 2019

Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros

L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le R:.F:. Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, ancien Précepteur provincial de ce Rite, il poursuit ses recherches sur celui-ci.

Commande  directement auprès de l'auteur par mail à l'adresse

 

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 17:24

Oyez, Oyez,

Voici une planche réalisée par une équipe de quatre Compagnons de la R:. L:. Trusatiles sur le thème :

 

La lettre G

 

Cette planche comporte quatre parties :

 

— G comme Géométrie

— G comme Génération

— G comme Guide

— G comme Globe.

 

 

—— Première partie ——

 

 

 

 

G comme géométrie

 

L’étoile flamboyante avec en son centre la lettre G, telle est la principale révélation faite à  l’apprenti lors de sa cérémonie de passage au grade de compagnon. Absent de tous les rituels jusque en 1737, cet emblème, entouré d’épais mystères, a donné cours à nombre d’interprétations, notamment par les Loges Françaises. Notre rituel de compagnon est pourtant des plus précis sur les deux idées que présente cette lettre :

• L’une est le monogramme d’un des Noms du Très-Haut, source de toute Lumière, de toute science.

• La seconde résulte de ce qu’on explique communément par le mot géométrie.

C’est ce second point que nous allons nous attacher à approfondir au cours des prochaines minutes.

Définie comme la partie des mathématiques qui étudie les figures et les formes dans l’espace qui nous entoure, la géométrie est partout présente dans notre rite, qu’il soit opératif ou spéculatif.

Lors de son passage au grade de compagnon, l’apprenti effectue cinq voyages, chacun caractérisé par la prise en main et l’apprentissage d’un outil lui permettant d’aller du façonnage de la pierre pour sa première année (le maillet et le ciseau), jusqu’à ceux lui permettant de maitriser l’art du trait (compas et règle), la conduite des matériaux (règle et levier) et enfin l’alignement des pierres (règle et équerre). Une fois toutes ces techniques maitrisées, il peut alors prétendre à voyager sans outil pour symboliser l’étude de la théorie et le travail de l’esprit.

La géométrie permet donc au compagnon de pouvoir bâtir méthodiquement sa réflexion, son temple intérieur, sur des bases stables, rationnelles et transmissibles. Pour bâtir une cathédrale, il fallait aux opératifs un plan évitant toute malfaçon ; pour construire un temple intérieur, il faut aux spéculatifs un rituel évitant toute approximation, divagation. Mais cet esprit de géomètre a également ses limites que Blaise Pascal nous aide à appréhender. Pascal distingue deux catégories de l’esprit humain : « l’esprit de géométrie » et « l’esprit de finesse ». L’esprit de géométrie obéit à des principes clairs mais dont l’usage nous échappe parfois par manque d’habitude, il permet de formuler des raisonnements logiques imparables, compréhensibles par tous. C’est pour moi, l’esprit et les connaissances que nous tentons d’acquérir en tant que compagnon lors de nos quatre premiers voyages.

L’esprit de finesse, lui, relève davantage de l’intuition, « dans l’usage commun et devant les yeux de tout le monde », mais contrairement à la géométrie, cette finesse se ressent plus qu’elle ne se voit et est très difficile à appréhender : « on les voit à peine, on les sent plutôt qu’on ne les voit ; on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d’eux-mêmes ». C’est pour moi l’essence même du cinquième voyage du compagnon qui, une fois l’art de la géométrie maitrisé, doit aller plus loin, travailler sur son esprit et déposer ses outils. Pour Pascal, l’alliance de la géométrie et de la finesse a pour finalité la production d’une forme d’intelligence idéale, pour nous maçons, un compagnon devenu maître. Pour clore mon propos sur la lettre G comme symbole de la géométrie, je citerai Platon « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre », et j'ajouterai que nul n’entre ici s’il n’est que géomètre.

De Géomètre en Architecte et d’Architecte en maçon se sont bâties nos... Générations

... à suivre

Renaud G:. compagnon

 

 

 

 

 

854ème article

 

Trois Pas en Loge Bleue  Fondamentaux du Rite Français

Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".

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Rite Français    Sens et Symbolique

Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le  Prix Blaise Pascal - Arverna Masonnica, 2019

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L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le R:.F:. Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, ancien Précepteur provincial de ce Rite, il poursuit ses recherches sur celui-ci.

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 09:14

Au Rite français, trois fenêtres décorent les murs : une à l'Orient, une au Midi et une à l'Occident. Elles participent ainsi à l'orientation de la Loge. Par leur  triplicité, elles évoquent le nombre mystérieux de "3" et celle de la Trinité. C'est un symbole temporel... voir illustration ci-dessous.

(cf Rite Français, Sens et Symbolique, pp. 165-168)

847ème article

Trois Pas en Loge Bleue  Fondamentaux du Rite Français

Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".

Format 230 x 150 mm ; 226 pages Prix public 22 euros

 

Rite Français    Sens et Symbolique

Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le  Prix Blaise Pascal - Arverna Masonnica, 2019

Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros

L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le RF Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, il est aujourd'hui Précepteur provincial de ce Rite et se consacre à apporter son aide à l'instruction des jeunes Frères.

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français Planches Symbolique
6 août 2021 5 06 /08 /août /2021 11:21

Nous vous présentons le travail du dernier apprenti entré dans la R:. L:. Michel de l'Hospital, notre F:. Pierre Laurent M:.

 

Très Vénérable, mes Biens Aimés Frères,

            Alors qu’il vient d’être initié, l’apprenti prend connaissance de ses obligations. Placé sur la colonne du Nord, il ne saurait supporter trop de lumière. Il doit alors s’y habituer et se laisser pénétrer par le Rituel, source principale de son apprentissage. Cet apprentissage, qu’il soit didactique  –le savoir-  ou empirique  –la connaissance- est mené grâce aux obligations qui s’imposent à l’apprenti qui progresse selon ces deux voies. Ainsi, le savoir s’acquiert par la transmission : l’aîné prend son disciple sous son aile protectrice et lui fait connaître un ensemble d’enseignements. Quant à la connaissance, elle s’appréhende par l’expérience vécue par le disciple, c’est une confrontation au réel qui est intégrée et mûrie.

            La première règle, qui est majeure, c’est le silence. Il s’agit même de la clef de voûte de l’édifice. Beaucoup d’auteurs depuis l’Antiquité jusques à nos jours ont rappelé l’importance, le rôle et les vertus du silence. Ce qu’il appert, c’est essentiellement un gage de protection. Ainsi, Sénèque  montre que le silence « est la vertu du sage ». Dyonisius Cato indique qu’il n’y a point de danger à se taire mais qu’il y en a à parler.  A la Renaissance, Baldassar Gracian et Baldassare Castiglione ont expliqué le rôle du silence comme garantie de liberté, exactement comme Alain Corbin, notre contemporain, un penseur qui a écrit l’essai Histoire du silence dans lequel il témoigne de tous les aspects revêtus par cette absence de parole.Les auteurs que j’ai cités  sont unanimes à considérer qu’on est toujours libre d’une parole retenue, mais qu’on est enchaîné par une parole produite. Une mise en garde de Baldassar Gracian nomme le danger de la parole : « l’homme discret sait se taire lorsqu’il y a danger à dire la vérité : un cœur sans secret est une lettre ouverte ». C’est avec beaucoup de poésie que Maurice Maeterlinck précise cette dernière pensée :

« Dès que nous parlons, quelque chose nous prévient que des portes divines se ferment quelque part ».

            Par ailleurs, ce silence permet à l’apprenti d’écouter et d’observer, privé de parler car ces paroles risquent d’être le reflet d’une ignorance ou d’une imprudence. De plus, ce silence sert à « vaincre nos passions et soumettre nos volontés », selon le Rituel.

En effet, la parole peut être audacieuse, et refléter nos passions comme un désir d’imposer sa volonté.

C’est ainsi que le silence est un exercice d’humilité, condition de la Vertu.         

Aussi, cette humilité est le premier devoir qui m’a été confié, déjà dans la Chambre des réflexions. C’est ainsi que dans un cabinet obscur, des objets ont été placés en Memento mori.

« Souviens-toi que tu es mortel ».

Cette moralité a été illustrée  au XVIème siècle, aux temps de la peste, par des artistes inspirés qui ont imaginé une peinture visible dans l’église d’Ennezat. Il s’agit du  Dit des trois Morts et des trois Vifs. De jeunes seigneurs, dans l’éclat rayonnant de leur vie et de leur santé, s’aventurent et viennent chasser jusqu’au domaine des tombeaux. Soudains, trois morts leur apparaissent et invectivent les audacieux : « Nous avons été ce que vous êtes et vous serez ce que nous sommes ».

Des peintures plus récentes, silencieuses, marquent ce dépouillement, ce renoncement, comme les Madeleines de Georges de La Tour. Madeleine est silencieuse, loin du vacarme du monde, elle médite en ayant abandonné ses bijoux et ses ornements.Elle a fermé ses flacons de parfum et ses vases à onguents. Il ne reste plus que le silence où seule la lumière de la veilleuse s’exprime : cette lumière que le Maçon doit sans cesse rechercher et qui triomphe des vanités qui sont « l’emblème et souvent l’occasion des vices que le Maçon doit éviter », rappelle pour nous le Rituel.

C’est vraisemblablement pourquoi, pendant l’initiation, le candidat que j’étais s’est présenté à moitié nu, débarrassé des métaux et ornements profanes, signes de vanité à laquelle on meurt, pour renaître à la vie maçonnique lorsque l’on reçoit la Lumière, signe de vie. 

Au-delà de tout bien, l’apprenti doit être prêt à faire le sacrifice de sa vie pour secourir ses frères au prix même de son sang. Ainsi lors de l’initiation, le Rituel prévoit de verser le sang. Mais au dernier moment, un Frère demande la grâce de l’impétrant. Si ce dernier est sauvé de la mort par ce Frère, il lui est signifié qu’à son tour, il doit venir en aide à ses Frères, jusqu’à la mort.

C’est alors qu’apparaît la vie en Fraternité. L’amour fraternel, guide de la vie maçonnique, est « la base, la pierre angulaire, le ciment et la gloire de notre vieille confrérie ». Ainsi, le travail confié à l’apprenti est de dégrossir la pierre brute. Pour cela, il utilise des outils.

Comme je l’ai évoqué précédemment, l’apprenti ne peut prendre la parole, ce qui lui permet d’écouter et d’observer pour progresser dans son ouvrage. Par ailleurs, l’apprenti sert ses Frères lors des travaux de banquet. C’est une façon de prendre soin d’eux, de les connaître davantage et de les aimer encore plus. Ces agapes sont toujours un moment intense où les Frères sont unis dans la joie du partage.

Aussi, dans cette tâche exigeante et sans fin, l’apprenti reçoit un tablier et des gants blancs. Ce tablier et ces gants permettent à l’apprenti de travailler à fin de mener « une vie active et laborieuse ». La couleur blanche de ces outils de travail rappelle à l’apprenti qu’il est amené à demeurer « dans la candeur et la pureté », aussi bien à l’atelier que dans sa vie profane.

Enfin, l’apprenti est appelé à connaître le rituel. Cum nascere, c’est-à-dire naître avec. Lors de son initiation, l’apprenti fait l’expérience intime d’un ensemble de faits symboliques opérants qui agissent sur son corps, son cœur, sa conscience et son esprit.

Ce rituel, l’apprenti l’intègre au sein de sa personne, en même temps il découvre un monde signifié dont le contenu n’est pas univoque. Le mot sens est remarquablement évoqué par le poète et académicien François Cheng. Ce signifiant porte trois aspects : le sens comme signification, le sens comme direction et les sens qui sont les portes du corps qui permettent d’appréhender le monde et de s’ouvrir à lui. Or, cette sémantique est particulièrement vérifiée pour le rituel qui devient propre  à chaque frère. Selon les circonstances de temps et au gré de l’expérience de la vie impermanente, l’apprenti trouve une signification à cet ensemble symbolique, avance dans une direction, échange avec ses frères et le monde ; bien plus que comprendre le rituel, l’apprenti doit le vivre.

Enfin, il reste à l’apprenti à progresser sur le chemin de l’initiation. C’est ce que les Trois Garçons de La Flûte Enchantée de Mozart et Schikaneder annoncent à l’impétrant Tamino :

« Cette voie te conduit au but,

Mais il te faut, jeune homme, vaincre virilement.

Ecoute donc notre enseignement :

Sois ferme, patient et discret ».

J’ai dit.

845ème article

Trois Pas en Loge Bleue  Fondamentaux du Rite Français

Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".

Format 230 x 150 mm ; pages Prix public 22 euros

 

Rite Français    Sens et Symbolique

Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le  Prix Blaise Pascal Arverna Masonnica, 2019

Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros

L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le RF Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, il est aujourd'hui Précepteur provincial de ce Rite et se consacre à apporter son aide à l'instruction des jeunes Frères.

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
2 mars 2021 2 02 /03 /mars /2021 10:38

En ce deuxième jour du premier mois de l'A:. V:. L:. 6021, j'ai le plaisir de vous présenter, en deux épisodes, un morceau d'architecture de notre bien aimé Frère, le T:. V:. F:. Jean-Paul B:.

Vous avez été nombreux a apprécié ses derniers travaux que nous avons publiés sur ce blog sur les thèmes du Silence et du Rituel.

Merci d'adresser vos commentaires par mail uniquement à l'adresse habituelle (voir en bas de page dans l'espace librairie : tvfbb...).

RFBB

Du BLANC et du NOIR

au travers du PAVÉ MOSAÏQUE

et autres symboles de nos loges

 

               Mes bien aimés Frères

               Lors d’une de mes précédentes interventions, je vous avais entretenu de la Voûte Étoilée, cet espace infini qui se trouve au-dessus de nos têtes et des quelques modestes réflexions qu’elle m’avait inspirées.

               Aujourd’hui, je resterai, si j’ose dire, plus "terre à terre" puisque je vais revenir au niveau du sol où, le jour de mon initiation, j’ai découvert un rectangle dont l’aspect de damier noir et blanc me rappelait l’époque - lointaine - où j’essayais, tant bien que mal - plutôt mal d’ailleurs - de jouer aux échecs et celle plus récente et beaucoup plus familière du drapeau à damier lorsque j’officiais à l’occasion de courses automobiles.

               Il va sans dire que je n’ai pas compris immédiatement sa raison d’être ni même su s’il avait une raison d’être. Était-ce seulement un décor, si j’ose dire, banal ? J’ai appris un peu plus tard qu’il s’agissait symboliquement d’un carré long dont le rapport de la longueur à la largeur est le Nombre d’Or. Bref, cela était rassurant pour le nouvel initié que j’étais puisque je ne me trouvais donc pas totalement en terrain inconnu – quoique -, avec au-dessus de moi, la Voûte Ėtoilée et à mes pieds un assemblage de « couleurs » connues même si les échecs et la course automobile n’avaient strictement rien à faire en ce lieu mystérieux, je n’en doutais pas.

*    *    *

               Bien avant que l'Homme ne soit, bien avant que les animaux et la vie n'apparaissent, que les étoiles ne deviennent les "luminaires des cieux", que les végétaux ne sortent de terre, avant même que l'eau ne soit séparée du sec, au temps ancien où la Genèse nous enseigne qu'il n'y avait que les cieux et la terre, au premier jour de la Création :

             " Dieu dit : que la Lumière soit et la Lumière fût."

             " Et Dieu vit que la Lumière était bonne ; et Dieu sépara la Lumière d'avec les Ténèbres."

            " Et Dieu nomma la Lumière jour et les Ténèbres nuit. Ainsi fût le soir, ainsi fût le matin. Ce fût le premier jour."

               Pour les plus cartésiens, les plus scientifiques, au début il n’y avait qu’un infime point de couleur indéfinie - était-il incolore, noir ? blanc ? gris ? qui sait ? - et ce point qui contenait tout a été l’objet d’une explosion aussi soudaine que violente et qui fut d’une lumière infinie terrassant le noir préexistant non moins infini. Ce fût le Big Bang.

               Le Noir et le Blanc que l’on peut faire ainsi remonter au début de l’Éternité des Temps, étaient nés. Ce sont les deux premières "couleurs" citées dans la Bible même si le terme "couleur" n’est peut-être pas le mieux approprié puisque le premier est la résultante de l’absorption de toutes les longueurs d’onde visibles donc de toutes les couleurs par la matière et le second à l’inverse, la résultante de la réflexion de toutes les longueurs d’onde visibles. Il nous faudrait donc mieux parler de « teintes », les couleurs étant celles de l’arc en ciel, au nombre symbolique de sept, allant du violet au rouge en passant par l’indigo, le bleu, le vert, le jaune et l’orangé.

               En effet, il convient de préciser qu’une couleur visible est définie par sa longueur d’onde précise qui va de 380 nm pour le rouge à 740 nm pour le violet. En ce sens, tel n’est pas le cas du blanc et du noir qui n’ont pas de longueur d’onde propre : c’est pourquoi j’ai mis le mot « couleurs » entre guillemets. Le blanc et le noir ne sont donc pas des couleurs selon la définition physique de celles-ci.

         Après cette digression, un peu longue mais nécessaire, je reprends.

               De même que le Noir et le Blanc ont présidé à l’origine de tout, de même ils étaient omniprésents à mon Initiation,

                              - d'abord le noir, dans certains rites lors du passage sous le bandeau, puis lors du séjour obligé dans les Ténèbres du cabinet de réflexion et enfin lors de notre ou nos déambulations, les yeux recouverts du bandeau pendant la première partie de la Cérémonie d'initiation,

                              - avant que la Lumière du blanc ne nous soit aussi brutalement donnée par le V.M, réalisant en quelque sorte un Big Bang en modèle réduit,

                              - et enfin ultimement et conjointement, par la présence de ces deux « couleurs » enchevêtrées, quand j’ai découvert le Pavé Mosaïque où alternent dans quelque direction que nous le parcourions, les carrés blancs et les carrés noirs. Pour toutes ces raisons ce sont donc deux "couleurs" qui nous sont devenues rapidement familières.

               Cela nous rappelle aussi que nous travaillons de midi à minuit, ce qui nous fait voyager du blanc du jour au noir de la nuit en passant par toutes les nuances de gris crépusculaire.       

               Il devait bien y avoir quelques raisons symboliques de les retrouver sous nos pieds, dans nos boules pour voter et à la périphérie du tableau de loge. Il allait me falloir chercher leur raison d’être dans la Loge.

               Du point de vue physique nous avons vu que le Blanc est la contre-couleur du Noir et inversement. Chacun d'eux aurait pu se trouver aux deux extrémités de la gamme chromatique. Quelle que soit leur matité ou leur brillance, ils sont, je l’ai dit, l'absence ou la somme des couleurs. C’est en ce sens que le Noir est la « couleur » qui absorbe et efface toutes les longueurs d'onde visibles, n'en revoyant aucune alors que le blanc est celle qui renvoie la totalité de ces mêmes ondes visibles.

               Il est donc nécessaire, pour qu'il y ait couleur, qu'une source lumineuse émette et rayonne ses photons à travers l'espace, que ceux-ci viennent au contact de la matière qui les reçoit et s'en trouve révélée dans ses formes, dans ses volumes et, selon les longueurs d’onde qu'elles absorbent ou renvoient, dans ses couleurs. Et de fait les couleurs que nous voyons ne sont pas les couleurs réelles des objets mais celles que ceux-ci n’absorbent pas.

               De là découle certainement le symbolisme qui leur est rattaché.

               Je vais diviser la suite de mes propos en trois paragraphes, le premier concernant le noir, le deuxième le blanc et le dernier, la présence simultanée du blanc et du noir dans nos Loges

 

*    *    *

Le NOIR

 

               Le noir, faut-il le répéter, est la première « couleur » dans laquelle le profane est plongé lors de son initiation, tout d’abord dans le cabinet de réflexion puis lors des différentes déambulations jusqu’à ce que la lumière lui soit donnée. Ce noir est donc mal vécu.

               Ce Noir symbolise les Ténèbres, c’est-à-dire la couleur qui était "à la face de l'Abîme" avant le commencement de ce qui est, jusqu’au tout début de la Création du Monde selon la Genèse.

               Il symbolise donc le néant "préexistant". Il n’y avait rien ou si peu, cette mince tête d’épingle dont je vous ai déjà entretenu et qui contenait Tout. C'est donc une non-Lumière et aussi une non-Vie.

               De là, son utilisation pour symboliser la mort, le deuil, l'affliction et la tristesse dans de nombreuses civilisations (pas toutes cependant).

               C'est la couleur de la face cachée du tablier de M.M. dans certains rites, ce tablier qui est retourné en signe de deuil lors du passage à l’Orient Éternel d’un F.  à l’occasion de la batterie de deuil.

               Le Noir, c'est aussi ce dans quoi se meut la vie entière celui qui naît aveugle et où nous-mêmes nous nous déplaçons dans la profondeur de la nuit. Dans ces conditions pour tous, les reliefs s'effacent et disparaissent. C'est le néant, le chaos, l'impossibilité de prendre conscience de l'environnement et cela qui vaut pour l'absence de lumière physique peut être transposé à l'absence de lumière morale et spirituelle.

               C'est encore le froid qui confine au zéro absolu de l'intense noirceur des confins de l'infini de l'univers, là où toute vie - tout au moins celle du type que nous connaissons - est impossible car le mouvement moléculaire tend également au zéro.

               Puisque nous sommes dans l'astronomie, il faut dire un mot des trous "noirs", zones de matière hyperdense qui empêchent toute lumière et toute matière qui y entre, de s'en échapper ce qui tempère ce que je viens de dire un peu plus haut, cette densité étant aux antipodes du néant comme quoi les extrêmes peuvent se rattraper.

               C'est également la couleur de ce qui est obscur et donc de l'obscurantisme, cette doctrine qui refuse la raison et le progrès.

               Les anarchistes et les pirates l'ont choisi comme couleur de leur drapeau : elle est ainsi liée aussi au désordre, à la confusion et à la volonté d'anéantir.

               Avec le rouge du feu, le noir symbolise le Diable et les Enfers auxquels sont promis les mauvais.

               En héraldique, la couleur noire d'un blason, se nomme sable comme cette terre stérile où rien ne peut se développer normalement.

               C'est enfin la couleur intérieure dans laquelle est plongé le Temple avant l'ouverture des Travaux dans certains rites, ce qui contribue au recueillement des F.F. avant la Cérémonie et nous fait sentir que nous allons passer du niveau profane humain au niveau divin dans lequel nous pénétrons progressivement par l'allumage successif des lumières sur les plateaux du V.M et de ses S.S et sur les piliers Sagesse, Force et Beauté.

               De tout cela il ressort que le noir a, plus généralement, un côté négatif certain, d’où la couleur des boules que nous utilisons pour signifier un vote défavorable.

               Mais peut-être, nous faut-il atténuer ce jugement un peu trop rapide, trop global et se rappeler que le noir peut aussi être propice à la réflexion et à la méditation. C'est ce que nous retrouvons lors de notre passage dans le "cabinet de réflexion", où il est demandé aux candidats de méditer sur les inscriptions et les différents symboles qu'il contient et, dans certains rites dont le nôtre, de faire son testament philosophique.

 

à suivre...

 

 843ème article

Trois Pas en Loge Bleue  Fondamentaux du Rite Français

Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".

Format 230 x 150 mm ; pages Prix public 22 euros

 

 

Rite Français    Sens et Symbolique

Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le  Prix Blaise Pascal Arverna Masonnica, 2019

Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros

L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le RF Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, il est aujourd'hui Précepteur provincial de ce Rite et se consacre à apporter son aide à l'instruction des jeunes Frères.

Commande soit directement auprès de l'auteur par mail à l'adresse

ou en cliquant  ICI pour le tome I et LA pour le tome II

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 11:36

Mais jours, saisons et années ne permettaient toujours pas de se situer avec précision dans le temps. Il faut dire qu'en donnant un rendez-vous une nuit ou un jour de la saison froide de l'année en cours rendait peu probable la certitude de rencontrer l'ami, l'être cher, le collègue de travail, qui sais-je encore ?

Faut-il rappeler que pendant des millénaires l'humanité a vécu ce que les philosophes ont très vite nommé le temps sans chercher à le définir. Il est par-contre apparu très rapidement nécessaire de le mesurer, ne fut-ce approximativement dans le cadre des activités sociales quotidiennes ou annuelles, l'écoulement du jour et de la nuit, celui des saisons, ne suffisant plus à cette fin. Aussi l'homme s'est-il mis en devoir de chercher à mesurer le temps de façon plus précise. Pour ce faire, il construisit des instruments de plus en plus sophistiqués. La mesure du temps allait occuper une place tout à fait importante dans l’histoire de l’humanité.

Je survolerai quelques grandes étapes. Ainsi vit-on apparaitre

               - Le gnomon, vers 2400 avant J.C, chez les égyptiens et les chaldéens, a permis la première mesure du temps. C’était un simple piquet planté verticalement dans le sol projetant son ombre vers une direction différente selon l'heure. Il indique correctement le midi quand son ombre se dirige au nord. Mais la direction de l’ombre pour une autre heure du jour dépendait souvent de la saison, en fonction des trajectoires du soleil.

               - A partir de 1500 avant J.C, environ est apparue en Egypte, la clepsydre dont le nom vient du grec et qui signifie « voleuse d’eau ». En effet, il s’agit d’un récipient percé dont de l'eau s'écoule et qui comporte à l’intérieur des graduations permettant de mesurer des intervalles de temps. D’Egypte, elle passa en Grèce puis chez les romains environ un siècle et demi avant J.C. Mais cet instrument restait tout de même très imprécis et ne fonctionnait pas par grand froid. Cependant, elle fut maintes fois perfectionnée jusqu'au XVIIIème siècle pour donner naissance à de véritables horloges à eau.

               - A noter que le sablier qui fonctionne sur le même principe par écoulement de sable est moins précis que la clepsydre mais a l'avantage de fonctionner par grand froid. Il est cependant fiable et peu coûteux ; c'était l'instrument le plus répandu du XIVème au XVIIème siècle. Il était utilisé essentiellement pour des durées courtes dans la marine, notamment.

      - Parallèlement à la clepsydre, on vit apparaitre le cadran solaire chez les Chaldéens. Il est le perfectionnement du gnomon. Des marques tracées sur leur surface plane représentaient chaque heure de la journée. Pendant son déplacement, l’ombre du soleil tourne autour du bâton dans le sens horaire, sa position étant utilisée pour noter le temps. Il faut noter que c'est ainsi que s'est fait le choix du sens des aiguilles d'une montre.

               - Les premières horloges mécaniques apparaissent à la fin du XIIIème siècle. L'énergie nécessaire au fonctionnement de l'horloge est fournie par la chute d'un poids ce qui met les aiguilles en rotation. La première horloge électrique d'Alexander Bain apparaitra en 1840, l’horloge atomique en 1953 qui est l’instrument de mesure du temps le plus précis à ce jour et, sur le plan pratique, la montre à quartz vers 1968.

         Ces instruments de plus en plus précis permirent de définir les heures, les minutes, les secondes et les fractions de secondes jusqu’à la nano- seconde.

         Il me faut dire un mot sur les pourquoi des 12 mois dans une année, des 24 heures dans la journée, des 60 minutes par heure et des 60 secondes par minute. Il nous faut remonter à nos ancêtres babyloniens, quelques 3.000 ans av. J.-C, qui pensaient le temps circulairement et non linéairement eux qui comptaient en base 60. Ils ont choisi de découper l'année en 12 mois de 30 jours, se basant sur les cycles lunaires et la période de révolution de la terre autour du soleil, ainsi que sur leur façon de compter sur les phalanges des doigts avec leur pouce. C'est donc tout naturellement qu'ils ont également trouvé 360 divisions - 12 × 30 = 360 jours par an, correspondant également aux 360 degrés du cercle. Par ailleurs, ils ont divisé la journée en 6 périodes : 3 pour le jour et 3 pour la nuit. Plus tard, par souci de précision, les savants divisèrent ces 6 périodes en 12, puis en 24 sous-périodes, soit 24 heures. Le cercle de 360° était divisé par les 6 périodes dont je viens de parler ce qui permettait d’obtenir 60, ce 60 qui est la base de numération des heures, mais également des minutes et des secondes.

Ces unités de temps sont fort bien définies tels des étalons. Cependant, malgré tous ces instruments de précision nous sommes nombreux, en vieillissant, à constater que le temps, bien que nous le sachions immuable et régulier, passe de plus en plus vite. "Je n'ai pas vu passer cette année" entend-on souvent autour de nous et ce d'autant plus que celui qui le dit, est âgé. J'ai peut-être une explication qui ne vaut que ce qu'elle vaut mais je ne résiste pas à vous la donner. En plus des unités de mesure bien définies dont je vous ai entretenus, il est une unité de mesure du temps, inconsciente et oh combien variable qui est celle de notre vie et qui ne connaît d'autre étalon pour chacun que la durée de sa vie personnelle. Je m'explique. Lorsque nous avons 3 ans, la quatrième année de notre vie représente un tiers de notre vie passée. C'est long un tiers d'une vie. Mais à 70 ans, notre soixante et onzième année ne représente plus que le un soixante-dixième de notre vie et ce qui est peu et donc ressenti plus court. Ceci est à rapprocher à ce qu’a écrit

                   - Éric Tabarly dans « Mémoires du large » : « Le temps se rétrécit ou semble s'accélérer à mesure qu'approche la date du but à atteindre ». On peut penser à l’escale mais aussi à la mort.

                   - Danielle Thompson dans « Fauteuil d’orchestre » : « Un jour, le temps qui passe, ça devient le temps qui reste ».

Millénaires, siècles, années, jours, heures, minutes, secondes, dixièmes, centièmes, millièmes de seconde étant ainsi bien définis… Nous n'avions plus d'excuses pour justifier nos retards.

Il nous faut remarquer que contrairement aux autres unités comme le mètre, le kilogramme… par exemple, il ne nous est pas possible de faire un retour en arrière dans le temps autrement que par la pensée. En effet, on peut, facilement, revenir d'où l'on vient en faisant marche arrière ou demi-tour, raccourcir la longueur d'un objet, perdre quelques kilos en faisant un régime mais il nous est impossible de revenir physiquement à hier et encore moins à nos vingt ans, sauf en rêve, peut-être parce qu'il y aurait trop de demandes mais aussi et surtout parce que le temps n'a qu'une direction seulement dirigée vers l'avant ce que d'aucun voudrait appeler le « progrès ». Certes on peut réduire la durée d'une action, d'un parcours en jouant de l'accélérateur, mais le temps passe, telle une Delage de nos grands-parents, toujours aussi rapide et silencieux, à son rythme bien à lui que rien ni personne ne pourra modifier tout au moins avant le Big Crunch, figure en miroir du Big Bang, fin du monde où tout l’univers sera réuni dans une tête d’épingle et où tout sera immobile entrainant ipso facto la fin des temps et même la fin du temps tout court. Peut-être pourrions-nous nous donner rendez-vous dans 13 à 15 milliards d’années pour en reparler. Le temps présente donc une similitude étonnante avec la vie qui, elle non plus, ne tolère aucun retour en arrière.

Ce temps apparemment si simple mais aussi si complexe, a conduit nos semblables à philosopher à son sujet.

Qui sommes-nous ? d'où venons-nous ? où allons-nous ? Ce sont les grosses questions existentielles que s'est posé l'homme depuis la nuit des temps. Énigmes impossibles à résoudre car tout est question de temps et celui-ci, c'est bien connu, change sans arrêt puisqu'il n'est déjà plus le même entre le début de ces trois interrogations et le point final du même nom. La seule certitude est qu’« à peine sortis du berceau nous sommes allés faire un saut au boulevard du temps qui passe » (Brassens) et que le temps passé ne se rattrape pas.

         C’est pourquoi, le temps, en ce qui concernait sa nature et non seulement ses manifestations, est devenu un objet d'étude pour les premiers scientifiques. Mais très vite, ils ont compris qu'ils étaient incapables de le comprendre ou l'expliquer, contrairement par exemple à la force de gravité. Et aujourd'hui il en est dramatiquement de même. Le temps est bien décrit par les principales théories physiques, mais ces descriptions ne correspondent aucunement à notre intuition de ce qu'est le temps.

Ce temps, énigme de la vie de l'homme - peut-être la seule vraie énigme, avec la vie (encore une similitude) que nous ne résoudrons jamais, nous a donc préoccupés de longue date donnant lieu à nombre d'interrogations et de réflexions de par le monde.

         Citer tous ceux qui ont pensé le temps ou à propos du temps et j’exploserai mon temps de parole. Très loin d’être exhaustif, je limiterai donc mon choix à quelques citations empruntées ici et là à des auteurs variés.

                   - Il y a ceux qui constatent et déplorent l’inexorable écoulement du temps comme

                          . un proverbe sanskrit : « Les humains disent que le temps passe. Le temps dit que les humains passent »     

                          . à rapprocher de « O tempora o mores » de Cicéron

                          . un proverbe hindou : « La main sert à tout sauf à retenir le temps ».

                          . Platon : « Le temps est l’image mobile d’une éternité immobile ».

                          . Pierre de Ronsard : « Le temps s’en va, le temps s’en va Madame. Las ! Le temps non, mais nous nous en allons »

                          . René de Chateaubriand : « Ce n’est pas l’homme qui arrête le temps, c’est le temps qui arrête l’homme ».

                          . Nadine de Cintas : « Nul ne peut donner du temps au temps »

                          . Mike Resnick : « Il y a un temps pour tout, un temps pour naitre, un temps pour grandir, un temps pour mourir ».

                          . Jean Giraudoux dans les dialogues de sa pièce Andromaque :

                                  . Andromaque : « Je ne sais pas ce qu’est le destin »

                                  . Cassandre : « Je vais te le dire. C’est simplement la forme accélérée du temps. C’est épouvantable ».

                   - D’autres lui trouvent des vertus

                          . Voltaire : « Le temps adoucit tout »

                          . Léo Ferré : « Avec le temps, avec le temps, va, tout s’en va, on oublie le visage et on oublie la voix ».

                   - Mais d’autres sont moins tendres mais non moins objectifs

                          . Berlioz, cher à notre Premier Surveillant : « Le temps est un grand maître, le malheur est qu’il tue ses élèves ».

                            . Werner Aspenström : « Le temps ne cicatrise pas les outrages du temps ».

                            . Encore Léo Ferré : « La mort est délivrance, elle sait que le temps quotidiennement nous vole quelque chose, une poignée de cheveux, l’émail de nos dents ».

                   - Enfin certains le prennent de façon plus détachée, quasi humoristique

                            . Jules Renard : « Il n’y a que le temps qui ne perde pas son temps.

                            . Jean Amadou : « Ne laissez jamais du temps au temps, il en profite ».

                            . Grégoire Lacroix : « Le temps passe. D’accord. Mais il n’a pas de mérite, il n’a que ça à faire ».

Mais il est tard, trop tard. « Trop tard » ces deux petits mots pour nous dire que le temps n’est pas à notre disposition. Je m’incline donc.

Que vais-je retenir de ces quelques feuillets et en quelques mots ? S’il le faut, je ne retiendrai que seuls le temps, la vie et la mort, qui avancent droit devant à marche forcée, ne connaissent pas de retour. Rien d’autre ? C’est peu me direz-vous. Permettez-moi de vous répondre que je pense le contraire. Le temps, la vie, la mort, ce n’est pas peu, c’est la destinée de tout être vivant, la nôtre.

Voilà mes F.F beaucoup (beaucoup trop peut-être ?) de temps a passé depuis que j'ai commencé mon exposé. Mais l’infinité du temps n’est pas facile à résumer en quelques lignes et encore moins en quelques mots.

Alors je vais me dépêcher de conclure car comme l'a si bien dit un autre grand philosophe français contemporain, j'ai cité un ancien premier ministre, Raymond Barre ! "quand l'heure est arrivée, le moment est venu"...et je rajouterai, le moment est venu pour moi de terminer mon travail.

Et n’oubliez pas un sage conseil mes F.F « carpe diem » !

J'ai dit    TVF J-P B

831ème article

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 11:57

Morceau d'architecture présenté par le TVF J.-P. B. , R.L. Michel de l'Hospital à l'orient d'Aigueperse.

Avec nos remerciements à l'auteur.

Vu l'importance du texte il sera publié en deux fois.

*********************

 

Très V., mes bien aimés FF

 

J’aimerais commencer mon intervention par une citation d’Hubert Reeves que je n’ai découverte qu’après avoir fini ma rédaction mais qui résume si bien ce que j’ai écrit :

« Le temps passe et je "passe" dans le temps, c'est un phénomène que je vis, que je sens, qui me transporte irrésistiblement. Tout ce dont je suis sûr, c'est qu'il est plus âgé que moi, mais quand a-t-il commencé ? C'est l’idée de "création" présente dans un grand nombre de traditions religieuses, en particulier dans la Genèse, qui nous interpelle. Elle implique qu'il fut un temps pendant lequel il n'y avait « rien », que le monde n'a pas toujours existé, qu'il est apparu soudain comme sortant d'un néant primordial ou du chapeau d'un magicien ».

Le jour de mon initiation j'ai découvert que les maçons travaillaient en loge de midi à minuit, c'est dire si nous donnons du temps au temps pour nos travaux. Avec le temps, cela a trotté dans ma tête et m'a donné l'idée de m'intéresser au temps et je viens ici vous faire part de quelques-unes de mes réflexions. Ce travail n’a donc rien de scientifique.

Pour aborder devant vous ce sujet des plus sérieux, c'est plutôt légèrement que j'ai choisi d’introduire mes propos par un air connu "Même en cent ans je n'aurai pas le temps, pas le temps…». Oui, le sujet est si vaste que, même en cent ans, je n'aurai pas assez de temps pour vous parler... du temps.

Du temps qui passe, du temps qui rythme notre vie personnelle, sentimentale, professionnelle ainsi que celle en maçonnerie, du temps qui creuse nos rides, nous courbe le dos, de celui que nous mesurons avec nos horloges et montres en secondes, minutes et heures, pas du temps météorologique qu'il fait, laissant cela à nos belles commentatrices des chaînes de télévision.

La tâche n'est pas facile. C'est pourquoi ce temps qui s'écoule, j'aurais aimé le suspendre un temps pour avoir plus de temps de vous en parler.

Mais comment faire ? Le temps est immuable - une heure c'est une heure, qu'elle soit d'été comme d'hiver, à Paris comme aux antipodes, le temps est invisible car incolore, mais aussi inodore - on ne le « sent » pas passer sauf dans nos articulations, il est aussi sans saveur, inaudible excepté par le tic-tac de nos montres, fluide, insaisissable, narquois, inarrêtable, sournois, mais toujours fidèle car rien ni personne d'autre ne reste en permanence à nos côtés de notre naissance à notre mort, mais il sait aussi être mauvais, voire carrément méchant quand il décide de nous lâcher la main. C'est alors que du temps compté qui nous était prêté, chichement mesuré, nous passons ensuite à l'éternité où le temps ne compte plus.

"Oh ! temps suspends ton vol" - il faut être un doux poète rêveur pour lui demander cela - car je vous le redis mais vous le savez bien, c'est mission impossible.

Je vais cependant tenter, au niveau qui est le mien, avec mon ressenti personnel de vous conter "une brève histoire du temps", la mienne, mais rassurez-vous ce ne sera pas du même niveau que celle du grand Stephen Hawking. Rassurez-vous aussi car je ne vais pas vous refaire les 7 tomes de « La recherche du temps perdu »

Le temps qui préexiste à l'humanité, mais pas à la Création, nous survivra. On peut même avancer qu'il n'a rien à faire de nous et poursuit son petit bonhomme de chemin tel un rouleau compresseur. Il remonte à la nuit des temps si j'ose dire et se perdra dans le temps…

Selon les scientifiques, en l'état de leurs connaissances actuelles, avant le Big Bang, il n'y avait que le néant ou peut-être un "Tout" contenu dans une tête d'épingle, hyperdense, immobile, comme endormi, et en tout état de cause, il y avait ce que l'on peut considérer comme un gros point d'interrogation. Et ce point d'interrogation combien de temps a-t-il duré ? Impossible à dire puisque le temps tel que nous le concevons n'existait pas. De fait son immobilité le privait de ce qui aurait pu être un temps voire le temps. En effet, sans déplacement dans l'espace, point de temps.

La grande conflagration créatrice fut le départ de tout ce qui nous entoure, dont ce mystérieux Temps, et cela s'est passé il y a, approximativement, 13 milliards d'années, un temps fou à l'échelle humaine, une durée difficile à imaginer. Et de plus ce Big Bang n'aurait duré que 10 puissance - 43 seconde, durée infinitésimale que l'esprit humain, tout au moins le mien, ne peut imaginer et dont en l'état de nos connaissances, il ne nous est pas possible de savoir ce qui s'y est passé et comment cela s'est passé.

Une autre description de la Création nous est donnée par le Livre commun aux trois religions monothéistes. Selon la Genèse, la création de l'univers aurait duré huit jours. Elle y est décrite avec des mots et des images que pouvait comprendre l'homme d'alors pour qui les théories de la relativité et quantique étaient inconnues et en tout état de cause inaccessibles. Mais cette description n'est pas, à mon humble avis, totalement antinomique avec celle de nos scientifiques contemporains.

Dans les deux cas, en effet, on constate que ce fut rapide sinon brutal, cataclysmique : Dieu créa successivement le ciel et la terre, la lumière, le jour et la nuit, les végétaux. Ce n'est que le troisième jour qu'il y est indiqué qu'il y a eu un soir et un matin (Genèse I - verset 13). C'était le début du temps qui pouvait alors démarrer sa marche inexorable par un autre jour, puis une autre nuit et ainsi de suite, et ce, vers une éternité sans fin, par définition ou tout au moins supposée telle.

Pour qu'il y ait temps, nous comprenons aussi qu'il faut également qu'il y ait espace. Mais alors qu'est-ce que le temps ? Est-ce une durée ? Est-ce une longueur ? C'est un peu l'un et un peu l'autre et surtout les deux, le couple espace-temps. La création a généré ce temps qui, depuis, évolue pour son propre compte selon un trajet globalement rectiligne, pour faire simple. Je n'entrerai pas dans les descriptions des déformations de cet espace-temps, qui vont jusqu’à l’annulation du temps dans les trous noirs ni dans les théories des cordes qui modifient ou raccourcissent le temps. Pas que je vous croie incapables de les comprendre, mais c'est bien au-dessus de mes possibilités trop réduites pour vous l'expliquer clairement.

Puis un certain temps s'est passé avant que la vie n'apparaisse sur terre sous forme d'une simple cellule il y a quelques trois milliards et demi d’années et un autre, non moins long, avant que cet organisme unicellulaire primitif ne se soit pourvu de membres, d'organes variés et d'un cerveau pour devenir, il y a 150 millions d’années, ce que l'on nomma successivement un homo erectus, un homo habilis, un homo sapiens. C'est à dire, Nous ! Quoique... la traduction du latin sapiens par "intelligent", "sage", "raisonnable", "prudent", peut-elle s'appliquer à nous ? Mais je m'écarte de mon sujet. Plus de temps à perdre. Je continue.

On peut penser que très vite nos plus lointains ancêtres prirent conscience de la notion du temps qui passe par l'alternance des jours et des nuits qui ont rythmé leur vie quotidienne. C'est le jour qu'ils pouvaient s'adonner au temps de la chasse - nécessaire pour nourrir la tribu - de la guerre et de "l'usinage" manuel de leurs outils utiles à la chasse, à la guerre mais également dans leur vie de tous les jours.

Rapidement nos ancêtres constatèrent que le temps du jour était d'une durée variable selon des périodes mais lorsque la durée de la journée croissait, celle la nuit rétrécissait ce qui ne permettait pas de se situer avec exactitude dans la temporalité.

Et en plus ils se rendaient compte que cela coïncidait avec des changements de temps, celui-ci météorologique cette fois. Il en a retenu la notion de saisons. Et ces saisons revenaient régulièrement selon un cycle immuable, chaque cycle correspondant à ce que nous allions qualifier bien plus tard d'une année.

à suivre...

 

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Planches
9 janvier 2019 3 09 /01 /janvier /2019 14:08

Planche de Compagnon d'Arnaud B:. présentée en Loge le 4 janvier dernier.

_____________________

 

Fermez les yeux mes frères et visualisez une goutte d’eau, tombant au ralenti. Imaginez la toucher le sol, toujours au ralenti. Voyez avec quelle élégance se dessinent les courbes, les milliards de mouvements à chaque micro seconde. L’équilibre géométrique parfait d’un instant fragile magnifie une simple goutte d’eau.

 

Et si par bonheur, notre monde était tout entier voué à répondre à cette ordre fabuleux ?

 

Lors du  5éme voyage de la cérémonie de passage au grade de compagnon, le vénérable  demande :

“Frère second surveillant, pourquoi vous êtes vous fait recevoir compagnon ? “ et le second surveillant répond : “Pour connaître la lettre G”.

Dans l’Instruction du grade de compagnon on apprend que la lettre G signifie géométrie. Le vénérable dit : “Frère premier expert, faites monter au récipiendaire les 5 degrés mystérieux du Temple que de la, il découvre l'étoile flamboyante et la lettre G qui en orne le centre.” avant d’ajouter : “Mon frère, considérez cette étoile mystérieuse. Ne la perdez jamais de vue. Elle est l'emblème du génie qui élève au grandes chose, et avec plus de raison encore, elle est le symbole de ce feu sacré, de cette portion de lumière divine dont le Grand Architecte de l'Univers a formé nos âmes, aux rayons de laquelle nous pouvons distinguer, connaître et pratiquer la vérité et la justice. La lettre G que vous voyez au centre vous présente deux grandes et sublimes idées :

 

  • L’une et le monogramme d'un des noms du TrèsHaut, source de toute lumière, de toute science.
  • La seconde idée que cette lettre nous présente, résulte de ce que l'on explique communément par le mot géométrie. Cette science a pour base essentielles l'application de la propriété des nombres aux dimensions des corps, et surtout au triangle auquel se rapportent presque toutes leur figures, et qui présente des emblèmes si sublimes .

 

Attardons nous un instant sur cette lettre  G.

 

Elle trouve son origine au 3eme siècle avant notre ère de la déformation par les romains de la lettre C venant du Grec Gamma. Selon Oswald Wirth il n’est question de la lettre G dans aucun rituel avant 1737. Ce sont les loges françaises qui adoptèrent cet emblème en lui donnant la signification de Gloire pour le Grand Architecte de l’univers. Lorsqu’on la dessine, on réalise que la lettre G n'est pas une lettre finie et qu’en l’observant par transparence, on découvre qu'elle n'est plus orienté de gauche à droite mais en sens sénestrogyre. Telle l’ombre portée dans la caverne de Platon, elle nous prépare à la bascule sur un autre plan. C’est donc la 7eme lettre de l'alphabet qui nous prépare à une élévation toute autre.

La lettre G est la première lettre de bien des mots symboliques : Grade (au sens de degré), le gnomon, la génèse … et même God en Anglais. Selon Louis Peyé, les Loges françaises du 18° Siècle nous donnaient à rechercher la signification de la lettre G dans les termes : "la Gravitation, la Géométrie, la Génération, la Gnose, le Génie”.

 

La Gravitation est l’attraction des masses entre elles. La fraternité pose une forme de gravitation, un lien imperceptible qui unit et qui rapproche les frères. Elle est aussi ce qui unit la terre avec les cieux. Le lien entre le profane et le divin.

 

La Génération est la notion de reproduction de la vie, non pas d’être immortel, mais de la rendre perpétuelle au travers de l’autre. Elle soulève les étapes du Maçon: l’apprentissage, le travail et la transmission.

 

Le Génie peut être définit comme celui plus intelligent que la moyenne, au point que cela devienne une caractéristique de son profil. Mais c’est aussi la notion d’idée de Génie, l'illumination soudaine, Eureka, dans laquelle l’harmonie opère et offre au penseur la lecture d’une solution. Platon écrit que “Le génie est aussi l'accès au monde supérieur, qui permet de voir les merveilles du monde intelligible “.

 

Le Larousse définit la Gnose comme “Système de pensée philosophico-religieuse qui se fonde sur une révélation intérieure, permettant d'accéder à une connaissance des choses divines réservée aux seuls initiés et permettant de saisir les mystères amenant au salut.” Mes frères permettez moi un peu de légèreté et de citer Daniel Taylor qui écrit dans “Yeti : the ecology of a Mystery” que :

“Le grand mystère qui nous anime est notre désir de connexion avec l’au-delà. Nous avons besoin de symboles qui nous permette de comprendre cette connexion.(...) Tout au long de l’histoire humaine, à travers toutes les cultures, nous avons créé des messagers de l’au-delà. C’est ce qu’est le Yeti”. Cette citation, bien que portée sur une légende, m'emmena à la question suivante :

Et si les religions partaient de principes spirituels, géométriques, trop évolués pour celui qui n’est pas prêt à les recevoir, au point qu'il fallut construire des métaphores, des symboles, appropriables par le commun des mortels pour les rendre accessibles, pour les partager et les transmettre?

 

Arrivons maintenant à la Géométrie en commençant par la fameuse citation de Platon : « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». Mes frères, en entrant dans cette loge, nous venons en géomètres de notre temple fraternel. Pascal le décrit bien et pose à mon sens une des plus belles définitions de la géométrie en exprimant que :

« Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates et toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties. » Pour moi Pascal nous parle bien là de la Fraternité.

La Géométrie est aussi équilibre : un état de plénitude qui permet d’accéder à la compréhension.

L’approche Euclidienne de la Géométrie est celle « de la règle et du compas ». Les objets considérés sont les points, les segments, les droites, les demi-droites, avec leurs propriétés d'incidence (la règle), ainsi que les cercles (le compas). Ses enjeux essentiels sont l'étude de figures et la mesure. En effet la géométrie est partout: dans la musique avec l’écart entre les octaves. Et devinez quelle lettre, par sa forme, donna naissance à la clef de Sol ? Elle est aussi dans l'art avec les équilibres et lignes de fuite, dans les pyramides et leur architecture, dans la physique quantique avec les équilibres temporels de la théorie de cordes, dans les relations homme femmes, dans les relations à la nature, dans nos activités profanes ou maçonniques.

 

Alors que je repensais à cette planche une réflexion me vint : Mais alors, et si toute chose, même la spiritualité qui nous entoure, était un équilibre géométrique pur ? 

Je pense, en maçon et en profane, que l’homme est un chiffre de cet élégant calcul, une variable fragile, statistiquement si peu probable qu’elle en est miraculeuse. L’homme dépend d’une équation qui le dépasse. D’ailleurs, n’oublions pas que si nous continuons à trop changer le calcul, nous disparaitrons de l’équation. Je suis venu en cette loge en déclarant que pour moi dieu était mathématique, mais il m'apparaît aujourd’hui en Géométrie, c'est à dire mathématiques et équilibre. Mon activité profane m'amène à accompagner les organisations et les Hommes qui les composent. Celles ci répondent aussi à des lois géométriques. Ainsi, face à l'intelligence artificielle, face à la digitalisation de l'économie, face à la disparition progressive de l'homme dans la chaîne de valeur, nous redonnons à l'homme sa place en capitalisant sur l’intelligence collective, c'est à dire la capacité du groupe à être plus que la somme des éléments qui le compose. Je souhaite continuer à apporter ma pierre à cet édifice, en partageant mes compétences sur le sujet. Voilà ma place.

 

En conclusion

Le temps donne au profane l’avantage de comprendre chaque jour un peu plus le monde qui l’entoure, mais peut on en être conscient et être heureux ? Tout dépend selon moi de notre capacité à Être, avec une E majuscule, au service de quelque chose de plus grand que soit. C'est à dire d'être maçon, avec ou sans tablier, en tout cas d’être un géomètre de Platon. La Géométrie dépasse la matière et nous permet de construire notre temple intérieur. C'est elle qui nous guide dans le dessin des plans de notre développement. Quelle expérience magnifique que de dessiner l’aventure des gouttes d’eau que nous sommes au milieu d’un océan de fraternité.

 

J’ai dit Très Vénérable.

815ème article

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