Veille de confinement et de la grande fermeture des librairies, rayon roman. Au milieu de la foule qui se presse, je baguenaude, je flâne, je furète et cherche entre les piles de livres à bandeau rouge, la perle rare capable d'occuper les longues soirées qui s'annoncent.
Je tombe soudain en arrêt devant un petit livre à couverture blanche dont le titre m'intrigue, Laisse aller ton serviteur. Le nom de l'auteur m'est inconnu, mais celui de l'éditeur José Corti est pour moi la garantie d'un texte de qualité.
Je soupèse la chose, la retourne, la feuillette. Les citations en exergue – de J.-S. Bach et Martin Luther – m'intriguent : « Mit Fried und Freud ich fahr dahin in Gotts Wille...» Je vais selon la volonté de Dieu, joyeux et serein...
J'entame la première page et dès les premières phrases je sens, je pressens que je vais être accroché. Le soir même je succombe, je tombe sous le charme d'un roman magnifique servi par une très belle écriture.
Laisse aller ton serviteur est devenu depuis mon livre de chevet. Je suis fasciné par les mots, le style, le récit de ce qui est en fait un véritable voyage initiatique.
Cette lecture est un vrai bonheur, bonheur que je retrouve chaque soir en ouvrant cet ouvrage. Un bonheur que j'aimerais vous faire partager.
Nous sommes à Arnstadt pendant l'hiver 1705.
« Arnstadt est une ville glaciale en hiver. Plus que toutes les autres villes de Thuringe, Arnstadt, en hiver est une ville glaciale.»
L'organiste de l'église luthérienne, die Neue Kirche, un certain Johann Sebastian Bach, à peine âgé de vingt ans, jouait son rôle avec ferveur et discrétion. à la grande satisfaction des fidèles et des pasteurs, sa musique était aussi modeste que sa personne. Pas d’œuvres lui avait-on dit. En jeune homme croyant, bien éduqué, fidèle assidu, respectueux de la hiérarchie religieuse et laïque (consistoire), il obéissait maîtrisant un talent qui le poussait à se surpasser.
Un jour, il apprit qu'une nouvelle partition était arrivée à Arnstadt, une œuvre de Dietrich Buxtehude, le célèbre organiste et compositeur surnommé le Maître de Lübeck. Johann Sebastian découvrit une partition de musique sacrée, sublime, composé de trois cantates. « Il passa tout le jour à écouter des yeux...» jouant l'ensemble de l’œuvre dans sa tête. Ce fut un éblouissement. Quand il découvrit qu'on ne lui avait pas tout dit, que l’œuvre comptait en fait sept cantates sur un texte — une méditation sur les plaies du Christ crucifié — écrit en latin, par Bernard de Clairvaux, il entra en transe. Il lui fallait rencontrer, voir, entendre, toucher l'auteur de ce pur chef d’œuvre. Il obtint non sans difficultés, d'un consistoire réticent, l'autorisation de s'absenter un mois et partit à pied vers l'auteur de cette musique écrite à la gloire de Dieu.
Mais Lübeck est à 100 lieues — quatre cent kilomètres — d'Arnstadt, l'hiver était glacial, la neige abondante. Qu'importe il prit la route et se dirigea vers le Nord
Ce fut un long voyage, difficile, une épreuve physique terrible. Johann Sebastian, découvrit, le silence, la solitude, une nature splendide mais parfois dangereuse. Il avança s'en relâche, guidé par sa foi en Dieu et son amour de la musique. Il fit de belles rencontres qui le réchauffèrent, des mauvaises qui le dépouillèrent. Mais le désir de rencontrer l'auteur des sept cantates le submergeait et l'amenait à se surpasser.
Arrivé à Lübeck, il chercha l'église dont Dietrich Buxtehude était l'organiste. Il le rencontra, le découvrit. Côte à côte à Sainte Marie ils écoutèrent l’œuvre que le Maître fit exécuter pour eux seuls par des musiciens et des choristes.
« Ce fut beau à en mourir »
à suivre...
840ème article
Trois Pas en Loge Bleue Fondamentaux du Rite Français
Dans ce premier tome consacré à la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attaché à mettre à la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description précise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite".
Format 230 x 150 mm ; pages Prix public 22 euros
Rite Français Sens et Symbolique
Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous présente dans ce deuxième tome, les outils nécessaires à la compréhension du Rite et à l'utilisation des symboles. Après avoir donné les clefs pour saisir le sens profond des différents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumière propre au Rite français, en étudiant les liens qui nous rattachent aux bâtisseurs de cathédrales. Il apporte d'autre part un éclairage symbolique sur le Tableau de Loge et les éléments figurés qui le composent. Une approche symbolique intéressante du Rite français. Ce livre a reçu le Prix Blaise Pascal Arverna Masonnica, 2019
Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros
L'auteur* entré en maçonnerie il y a plus de trente ans, le RF Bernard B. s'est passionné pour le Rite français. Vénérable à plusieurs reprises, il est aujourd'hui Précepteur provincial de ce Rite et se consacre à apporter son aide à l'instruction des jeunes Frères.
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