Tenue de Table de la Saint-Jean d'Hiver
extraits d'un ancien rituel du Rite Français
Les Maçons célèbrent la fête de Saint Jean l’Evangéliste au solstice d’hiver, lorsque le soleil disparaît au dessous de l’horizon et que, dans son éclat, ne restent plus que de pâles et vagues lueurs, qui parviennent à peine à éclairer la terre
Le Vénérable :
Mes Frères, depuis que nous avons célébrés la saint Jean d’Eté, la Fête de Saint Jean le Baptiste, la Lumière s’est progressivement affaiblie. Insensiblement, pendant que nous nous trouvions dans l’euphorie des réalisations, les ténèbres ont envahi notre Temple, nos esprits, nos cœurs. Nos œuvres se sont détachées de nous. Nous les avons contemplées d’abord avec une légitime fierté, nous les avons admirés avec vanité, nous abusant sur leur portée. Nous avons perdu le sens du vrai. Tels les juifs qui se sont prosternés devant le Veau d’or, nous devînmes admiratifs de nos créations, souvent même nous avons incité les autres à en louer la grandeur alors qu’elles n’étaient que de petites pierres dans la construction du Temple.
Frères Surveillants, qu’est devenue le Lumière
Le Premier Surveillant :
Très Vénérable, ma colonne disparaît dans les ténèbres qu’aucune lumière ne perce.
Je cherche en vain mes ouvriers….
Auraient-ils, eux aussi, succombé à la tentation profane de dompter le monde, de le plier à leur égoïsme au lieu de s’intégrer dans l’universalité des êtres.
Le Second Surveillant :
Très Vénérable, la lune répand une lueur pâle sur ma colonne. Le soleil a disparu derrière l’horizon, ne nous faisant parvenir indirectement que quelques rayons.
Les Apprentis ne perçoivent plus que faiblement ce à quoi il doivent tendre. Ils restent cependant prêts au travail.
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R:. L:. Trusatiles
Tenue de table de la Saint-Jean d'Hiver du 21 décembre 2012
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Le Vénérable :
Frère Second Surveillant, nous venons de raviver la Lumière en nous.
Comment pouvons-nous la faire jaillir pour qu’elle éclaire notre Temple.
Le Second Surveillant :
Très Vénérable, nous avons découvert que la Lumière de l’Amour brille en tout homme. Mais l’homme ne peut la répandre s’il ne devient complètement lumière lui-même. Il doit faire sienne la parole de Bouddha : « Sois ta propre lampe ». Cette lumière lui fera découvrir son unité profonde de matière et d’esprit. Il prendra conscience aussi que son existence n’est pas une existence isolée mais participe de la substance même de l’univers.
Le Vénérable :
Frère Premier Surveillant, que pouvons-nous faire pour que plus de lumière encore éclaire notre Temple ?
Le Premier Surveillant :
Très Vénérable, nous avons découvert que le lumière de l’Amour brillant en l’homme n’est pas une flamme perpétuelle. Chaque instant qui passe la remet en question. Celui qui s’arrête à la concrétisation d’un seul idéal risque de s’égarer dans le dogmatisme et la stérilité.
Celui, au contraire, pour qui chaque réalisation appelle une nouvelle idéalisation, pour qui la mort est génératrice d’une vie nouvelle, celui-là poursuivra son ascension vers la connaissance.
Le Vénérable :
Frère Orateur, que pouvons-nous faire pour que toute la lumière se fasse dans notre Temple ?
L’Orateur :
Très Vénérable, notre Frère Goethe a résumé l’ascension vers la Lumière dans les mots : « Stirb und werde » : « Meurs et deviens ». En effet, la résurrection se fait toujours à partir d’un mort qui paraît définitive. Le nouveau devenir n’est pas étranger à cette mort nécessaire, il en est au contraire la conséquence pleine de problème.
Le « Stirb und werde » de Goethe exprime la Tradition qui nous relie au passé et à l’avenir.
Nous devons être les maillons solides de la Tradition symbolisée par notre Chaîne d’Union.
(Musique)
Le Vénérable :
A ce moment de l’année, seule la Lumière de l’Esprit brille dans les ténèbres. Cette Lumière de l’Esprit est faite d’Amour et d’Espoir
Se répandant sur les êtres et les choses, elle génère la Vie. La Saint Jean d’Hiver, la fête de l’Evangéliste apporte la vision d’une Vie nouvelle, d’un renouveau de la Lumière.
Photo :
V:. M:. Ph:. F:.
Source :
Le blog de MONTALEAU
où vous pourrez trouver le texte intégral
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