Le livret,
édition de décembre 2013
Cette dernière édition, seule autorisée dans notre obédience se réfère au Régulateur de 1801 mais a été reprécisée par la Loge d'instruction Philibert de l'Orme, d'après les textes historiques.
Comme pour toute pièce de théâtre ce livret comprend le texte des dialogues, accompagné de nombreux commentaires en italiques qui correspondent aux didascalies, ces notes que les auteurs de pièce de théâtre ajoutent à leur texte pour donner des indications de décor et de mise en scène. (Feydeau)
Le livret comporte en outre des annexes sur les déplacements en Loge, la prise de parole, l'entrée en Loge, la liste du matériel nécessaire pour l'ouverture et la fermeture des travaux. La préparation de la Loge fait l'objet d'un chapitre particulier abondamment illustré ainsi que les préliminaires à la réception et une description détaillée de la chambre des réflexions.
Le régulateur de 1801 comporte les mêmes dispositions, la décoration de la Loge faisant l'objet d'un fascicule séparé intitulé "Cahier de l'Architecte-préparateur".
La comparaison de notre dernier rituel et du Régulateur de 1801est intéressante, je me limiterai à quelques remarques :
— Les éléments fondamentaux de notre rite, les invariants, sont strictement respectés, c'est l'essentiel et justifie la référence au Régulateur.
— les écarts portent sur la mise en œuvre, la forme, jamais le fond. Il faut garder à l'esprit que deux siècles séparent la rédaction des deux textes,
— dans la version 2013, il existe quelques incohérences qui ne sont pas dramatiques (exemple : entrée en Loge). Elles sont seulement regrettables et mettent à mal l'harmonie des travaux, mais aucun risque de recevoir la voute étoilée sur le coin de la figure.
— par contre, il existe une différence notable sur l'importance donnée à la procédure d'admission.
Nos Frères, au XVIIIème étaient apparemment très soucieux de ne pas recruter n'importe qui.
Voici ce que dit le Régulateur de 1801 dans son Avant-propos :
L'Ordre des Francs-Maçons est une association d'hommes sages et vertueux, dont l'objet est de vivre dans une parfaite égalité, d'être intimement unis par les liens de l'estime, de la confiance et de l'amitié, sous la dénomination de Frères, et de s'exciter les uns et les autres à la pratique des vertus.
[...] Il est de la sagesse et de l'intérêt de toutes les Loges de n'admettre à la participation de nos mystères, que des sujets dignes de partager tous ces avantages, capables d'atteindre le but proposé, et dont elle n'aient point à rougir aux yeux des Maçons de tout l'Univers.
[...] la Loge se rendant, par l'admission du sujet, moralement garante, envers tous les Maçons, des qualités que cette admission doit faire présumer en lui.
Le premier chapitre qui fait suite à l'avant-propos, intitulé "Section première -Des Préalables", décrit de façon précise, minutieuse, sur huit pages !, selon une logique rigoureuse, la procédure de recrutement et d'admission d'un profane.
A la lecture de ce texte, nous comprenons mieux, la vocation et l'usage du sac aux propositions, le rôle actif des membres de la Loge, la gestion et l'usage des enquêtes, le rôle de l'Orateur, etc.
Il serait peut-être intéressant, c'est une simple suggestion, que ce sujet fasse l'objet un jour d'une étude par la Loge et ce sans contrevenir bien sûr à notre rituel qui de toutes façons est bien peu disert sur le sujet.
****
Né au début du XVIIIème siècle des pratiques de la première Grande Loge maçonnique qui a été créée en Angleterre, le rite que nous pratiquons est arrivé jusqu'à nous sans subir les influences d'autres rites apparus par la suite, préservant ainsi les éléments symboliques fondamentaux.
Ce qui a fait dire, à juste titre, au F:. Edmond Mazet :
Il est [le rite français] pour ainsi dire la Maçonnerie à l'état chimiquement pur.
Ce rite que nous pratiquons sous la dénomination de Rite Français après avoir porté le nom de Rite Moderne, est le rite maçonnique le plus ancien.
En le pratiquant, nous portons la grande responsabilité de préserver ce patrimoine symbolique qui nous a été transmis en veillant à ne jamais l'altérer.