Chacun des magistrats et des jurés reçoit, à cet effet, un bulletin ouvert, marqué du timbre de la cour d'assises et portant ces mots : "Sur mon honneur et en ma conscience, ma déclaration est ..." [...].

Art. 357 du code pénal

Le sort, le hasard, la main de Dieu, vous a désigné, à plusieurs reprises. Le silence n'a pas été brisé par le mot qui arrête tout : récusé.

Et vous voilà soudain chargé d'un devoir civique.

Grave.

Au fil des audiences, des expertises, des témoignages, du réquisitoire, des plaidoiries, votre perception de l'importance, de la gravité, du caractère inéluctable des mots que vous allez écrire, au fur et à mesure des votes, sous la mention :

Sur mon honneur et en ma conscience..,

devient de plus en plus aigue.

Au dernier moment, avant de me prononcer, je me rappelais le serment prêté au début de la première audience:

"Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse [...], de n'écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l'affection [...], suivant votre conscience et votre intime conviction avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre [...].

Un serment terrible qui m'en rappelait un autre, mais...

Une expérience difficile, angoissante, profondément marquante.

Mais nous sommes jeudi, jour de citation.

J'ai choisi celle d'un franc-maçon du XIXème :

"La justice est humaine, tout humaine, rien qu'humaine ; c'est lui faire tort que de la rapporter [...] à un principe supérieur ou antérieur à l'humanité".

Pierre-Joseph Proudhon, De la justice, 1858

D'accord, pas d'accord..., un sujet de planche, propre à déclencher moult commentaires.