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24 juin 2018 7 24 /06 /juin /2018 17:09

Les FF. et leurs familles des  R.L. Trusatiles et Michel de l'Hospital se sont réunis autour d'une "somptueuse" paella* pour fêter Saint Jean le Baptiste au soir du jour le plus long de l'année.

Un rituel maîtrisé à la perfection, un bucher magistralement installé au centre d'une étoile tracée selon les anciens usages ont permis de clore de façon parfaite cette soirée où nous avons retrouvé les repères symboliques fondamentaux propres à notre rite.

Une ambiance fraternelle, chaleureuse autour du plus vif de tous les feux.

Vivat, vivat, semper vivat.

* maison, il va sans dire. De mémoire de vieux maçon, je n'en ai pas connue de meilleure.

 

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"Trois Pas en Loge bleue"

Les grands fondamentaux du Rite Français

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine
17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 11:23

Le 27 mai dernier nous avions publié le dessin ci-contre du Maître japonais Sengaï Gibon. en posant la question, "qu'évoque ce dessin pour vous ?".

Un jeune Maître, qui avait parfaitement identifié l'auteur de cette œuvre, a utilisé une planche à tracer pour nous envoyer, en guise de réponse, l'étude géométrique que voici :

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine
10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 12:37

Travail d'un Compagnon qui, sur proposition du Premier Surveillant, se prépare à subir les épreuves pour être élevé au sublime grade de Maître maçon.

Travail présenté devant les Maîtres de la R:. L:. Trusatiles (Rite Français).

 

A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, Très Vénérable et vous tous mes Bien Aimés Frères, je vais vous dire ce que j’ai trouvé sur la colonne du Midi.

 

Après avoir changé de colonne, j’ai découvert de nouvelles perspectives du temple et mon œil a été attiré par le bijou du premier surveillant : le niveau.

Avec le fil à plomb du deuxième surveillant je me suis verticalisé ; cette verticale est la conscience de soi, permettant ensuite la connaissance de soi. Je me suis déplacé au sud et j’accède à cette nouvelle dimension horizontale. L’horizon. Quelles questions se posent au loin ? Quels nouveaux outils peuvent m’aider à travailler ? Et quel chemin ai-je parcouru ?

 

Profane

 

Nous sommes tous restés immobiles, un peu interdits, devant cette ligne du lointain. Julien Gracq écrit dans les Carnets du Grand Chemin : « Rarement je pense au Cézallier, à l’Aubrac, sans que s’ébauche en moi un mouvement très singulier qui donne corps à mon souvenir : sur ces hauts plateaux déployés où la pesanteur semble se réduire comme sur une mer de la lune, un vertige horizontal se déclenche en moi qui, comme l’autre à tomber, m’incite à y courir, à perte de vue, à perdre haleine ».

J’y ai pour ma part recherché spontanément la sérénité. En ville, l’horizon est difficile à voir. C’est peut-être la raison pour laquelle les tourments de la vie, les errances personnelles, les questions sur l’avenir - et les peurs qui vont avec - m’envoyaient dans des promenades solitaires en campagne qui m’apaisaient. Il y avait le silence, le rapport avec la nature sauvage, mais aussi cette ligne au loin, qui mourait derrière à mesure qu’une nouvelle naissait devant moi. Ce « vertige horizontal » était une véritable thérapie.

            Que l’on cherche à atteindre cette ligne et l’on finira par arriver sur un littoral. Si les promenades en campagne sont sources de calme, l’océan est chez moi un rêve d’aventures. Je n’ai jamais imaginé gravir l’Everest, mais que de navigations transocéaniques n’ai-je réalisées dans mon imaginaire. Immobile devant les rouleaux se brisant sur les rochers, je reste des heures entières sans vraiment savoir pourquoi, hypnotisé.

            Cette ligne d’horizon a obsédé les peintres. A travers la bibliographie que m’a donnée Bernard, c’est le dessin qui m’a fait réfléchir. Les différents paysages maritimes de Courbet ont des points communs : le ciel est menaçant, la mer hostile - Cézanne dira que « sa marée vient du fond des âges » -, et il existe au premier plan une déferlante dont le sommet vient au contact de la ligne d’horizon, la dépassant parfois. Il semble que la noirceur du ciel soit accordée à la violence de la mer et que cette vague nous pointe l’horizon.

            En essayant de comprendre tout ce qui a pu m’arriver depuis des années face à cet horizon, je retrouve la définition du Littré : « ligne circulaire, variable en chaque lieu, dont l’observateur est le centre et où le ciel et la terre semblent se joindre ». Je suis le centre d’un monde sensible. Il y a mes craintes, mes joies, mes peurs ; je construis des plans sur l’avenir, essaie de trouver des solutions, et arrive à gérer les émotions qui me submergent. C’est mon moi intérieur, mélange de quotidien concret et de tempêtes de sentiments. Mon corps.

J’essaie d’avancer encore, d’aller toucher cette ligne de fuite. Je m’imagine en bateau au large.  Il n’y a plus de terre ; seulement le ciel et la mer. Je visualise le cercle qui se déplace autour de moi. Comment mes nouveaux outils peuvent-ils m’aider ?

La Vague, Gustave Courbet, 1869/1870

 

Symbolique (étoile, 5, G / pierres)

 

Selon le rituel du compagnon, l’Etoile flamboyante est l’« emblème du génie qui élève aux grandes choses …/… le symbole de ce feu sacré, de cette portion de lumière divine ». La lettre G en son centre est le « monogramme d’un des Noms du Très Haut …/…résulte de ce qu’on explique par le mot Géométrie».

Voilà le cœur du sujet pour moi. Il se trouve que, passionné d’architecture, je m’amuse à dessiner des maisons depuis 30 ans. De la forme extérieure aux matériaux de construction, tout ce qui concerne la construction me captive. Avant mon augmentation de salaire, j’ai travaillé pendant des mois sur un plan de maison pentagonal (qui est le coeur de l’étoile, chacune des branches naissant sur chaque côté). C’est passionnant : on retrouve de nouveaux repères dans cette figure très rationnelle et très complexe où les proportions d’or sont omniprésentes. Après des mois de dessin j’avais toujours l’impression d’en être aux balbutiements. La géométrie atteint là une dimension divine.

Au milieu de l’océan, le marin imaginaire que je suis utilise la vue : je navigue grâce aux étoiles et au sextant. Faute de repères terrestres, c’est le ciel qui me guide. J’ai conscience de cet horizon qui apparaît : c’est un futur parmi plusieurs possibles.

     La somme de ces possibles me dépasse ; je ne les vois pas tous. Je n’ai pas le temps terrestre nécessaire pour tous les explorer, car ce temps terrestre est par essence limité.

Pourtant, l’observation des étoiles nous permettra d’établir un calendrier perpétuel. Et l’étoile, symbole d’infini, établira ainsi des cycles dans notre vie.

     En voyant le ciel et la terre qui se rejoignent, On me dit donc ce que je ne sais pas, On me montre l’invisible. J’explore mon inconscient, et je comprends que l’éternité est céleste.

Le livre transmis par Philippe lors de mon passage au grade de compagnon m’a permis d’approfondir mes connaissances. Le pentagone est inscrit dans un cercle ; en dessinant les rayons des 2 extrémités d’un côté et du sommet opposé on obtient un gamma, lettre grecque correspondant au hiéroglyphe égyptien sekhenet, signifiant « pilier du ciel », qui porte la treille de la vigne et le mât transversal du pavillon d’Anubis. La forme même de la lettre remplit cette fonction de soutien (alors que le gamma majuscule a une forme d’équerre).

Selon la Kabbale, les 2 branches représentent d’un côté la rigueur, la droiture et de l’autre l’amour, la générosité. Ces valeurs sont complémentaires : il y a le réfléchi et le spontané, le rationnel et l’émotionnel. Elles nous permettent de vivre pleinement notre destin et ainsi de rayonner.

On retrouve aussi ces cinq côtés dans les rosaces des vitraux de nos cathédrales, à travers lesquels les rayons du soleil illuminent l’intérieur de l’édifice. D’une autre manière on peut y voir le lien entre le céleste divin et le terrestre mortel.

Le g est le symbole de la gravité terrestre qui nous fait tenir debout, vertical sur terre. Celui-ci me rappelle mon précédent travail sur cette verticale qui permet à l’homme de progresser dans la connaissance et de s’élever. L’étoile flamboyante, c’est l’homme libre et accompli, remplissant ses devoirs, qui reçoit la lumière divine guidant ses pas.

J’ai dégrossi, poli la pierre brute, et suis arrivé à la pierre cubique « symbole des soins que se donne l’homme vertueux pour effacer les traces que le vice a faites sur lui ». Elle est surmontée d’une pointe qui a la forme d’une pyramide égyptienne.

Imaginons la forme de la figure de pliage nécessaire pour réaliser cette pierre cubique à pointe. Il y a un carré long positionné dans le sens de la hauteur (comme la nef d’une église), puis horizontalement 3 carrés côte à côte (figurant un transept), et enfin un pentagone surmontant l’ensemble (le chœur) qui apparaît sur cette figure dépliée.

Le cheminement du compagnon serait donc d’arriver à la lumière divine, de mieux la comprendre, quand l’apprenti ne la reçoit qu’en étant passivement ébloui.

 

Personnel

 

            Je vois un peu du chemin spirituel parcouru dans cette citation de Benjamin Constant : « Il n’y a personne, je le pense, qui, laissant errer ses regards sur un horizon sans bornes, ou se promenant sur les rives de la mer que viennent battre les vagues, ou levant les yeux sur le firmament parsemé d’étoiles, n’ait éprouvé une sorte d’émotion qu’il lui était impossible d’analyser ou de définir. On dirait que des voix descendent du haut des cieux, s’élancent de la cime des rochers, retentissent dans les torrents ou les forêts agitées, sortent de la profondeur des abîmes. »

            Cet horizon derrière lequel on veut aller voir est en fait un miroir permettant d’apprendre à nous connaître et qui nous permet de nous élever. Compagnon aujourd’hui, je me revois le jour de mon initiation dans la chambre de réflexion face au V.I.T.R.I.O.L. : au delà des références alchimiques, c’est le vrai sens de tailler la pierre brute que je comprends mieux.

            Visita : visite ; on m’intime l’ordre de rechercher, d’examiner avec les sens en éveil, car il va être nécessaire de faire un premier lourd travail.

Interiora Terrae : l’intérieur de la Terre ; on se retrouve plein d’humilité face à notre Créateur, et j’entends « Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière ». Il faut mourir profane avant de naitre maçon en recevant la lumière.

Rectificando : en rectifiant ; on doit se corriger, travailler, se débarrasser de nos préjugés et de nos passions pour nous améliorer.

Invenies : tu trouveras ; c’est une affirmation rassurante. Devant la violence de l’ordre une solution nous est promise.

Occultam Lapidem : la Pierre Cachée ; morceau de la Terre qui n’est initialement pas visible. Ce serait la Pierre Philosophale, la Vérité : une entité divine sans défauts.

            Mais, dans notre ordre, cette maxime doit-elle déjà figurer face au futur initié ?

           Il s’agit donc d’une introspection. Ce voyage intérieur rejoint la sagesse de Socrate « connais-toi toi même ». Centré sur moi, je prends conscience de ce que je sais, mais surtout de l’infinie complexité de ce qui m’entoure et de tout ce que je ne sais pas. L’horizon me mets donc en relation avec le divin, et m’élève en me révélant l’existence du cosmique, abstrait et spirituel. Ainsi je corrige mes erreurs de comportement. La solitude est propice à la réflexion ; sans avoir conscience de tout ceci, la sérénité que je ressentais dans mes balades venait de ces ajustements. Mon esprit.

Il conviendrait peut-être d’élargir cette réflexion à l’humanité toute entière : c’est notre tâche de maçon de faire le bien pour autrui, de donner à la multitude pour améliorer l’humanité. Ce dialogue entre nous et le Grand Architecte nous guide dans ce travail de notre vie.

Il en retourne de l’évolution de l’homme ; percevoir le sens de l’horizon éviterait des guerres. S’imprégner de cette nouvelle dimension de l’horizon, c’est faire une expérience de l’Amour infini.

 

Conclusion

 

Initié, je me suis bien verticalisé,

Et puis j’ai contemplé immobile ce lointain ;

Grâce à la bienveillance et l’aide de mes ainés,

La réflexion m’humanise, me révèle le Saint.

 

Un océan de données me prend dans sa houle,

Je commence à voir ce monde horizontal ;

Beaucoup plus vaste, sa richesse infinie me saoûle.

Ces nouvelles vagues de Connaissance me portent, me salent.

 

Avec le fil à plomb et le niveau je sais

Construire l’équerre, bijou du Vénérable ; c’est

Mieux comprendre la Lumière de notre loge ; je vais,

Par cette bienveillance, continuer à progresser.

 

Par cet horizon d’explications qui construit

Mon esprit, je vois sous un autre angle ce quoi vers

Tout homme doit tendre : rassuré, apaisé, il vit

L’amour du Grand Architecte de l’Univers.

 

Patient et ferme j’ai bien ouvert la porte à l’heure,

Et, comme après chacune de ces denses réflexions,

Enrichi, je poursuis le voyage intérieur

Sentiment d’éternité, étrange impression !

 

J’ai dit Très Vénérable.

Crépuscule en bord de mer, Caspar David Friedrich, circa 1821

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Rite Français
27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 10:40

Qu'est-ce que Dieu ?

Il est tout à la fois longueur, largeur, hauteur et profondeur.

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, 1090-1153, fondateur de l'Abbaye de Clairvaux, canonisé en 1174

Extrait de "De la considération", livre V, XIII-27

 

*  *  *  *  *

Encre sur papier réalisée par un peintre japonais.

De qui s'agit-il ?

Qu'évoque ce dessin pour vous ?

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine
7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 09:46

 

Sur un sujet très classique, notre B.A.F.  A. B. nous a présenté un travail d'Apprenti original que nous avons le plaisir de vous faire découvrir ci-dessous.

 

“La taille de la pierre brute.”

 

Très vénérable,

Mes bien aimés Frères,

 

Pour vous en parler, laissez moi vous conter l’histoire de ce petit garçon à qui le grand père aimant et protecteur, appris tout minot comment utiliser un marteau et un ciseau. Cette histoire vraie s’enchaine avec des élément dans lesquels seul le profane verra un hasard. Quelques années plus tard, notre jeune apprenti construit sa propre maison et se voit offrir par son frère un marteau et un burin. Avouez que la situation est cocasse, d’autant que les travaux amènent rapidement notre initié à tailler la pierre de manière on ne peut plus opérative.

 

Vous l’aurez sans doute compris mes bien bien-aimés frères, ce jeune tailleur de pierre n’est autre que votre serviteur. Je me souviens encore des mots de mon parrain qui me dit le jour ou je reçu la lumière: “Je pense que tu feras une très belle pierre”. Cette phrase, étrange, pour le profane, prend tout son sens pour le maçon éveillé à l’art du travail sur lui même. C’est d'ailleurs lors de cette même journée que le second surveillant me demanda de prêter attention, sur le tableau de loge, à la pierre brute avec les mots suivants: “ la pierre brute est, mon bien cher frère, un emblème qui s’adresse particulièrement à vous. C'est sur elle que vous avez commencé d'exécuter votre travail d'apprenti franc maçon. Ce travail est le premier et le plus nécessaire de la carrière maçonnique. Poursuivez-le avec zèle afin de donner un jour à cette pierre, qui n'est autre que vous même, la forme parfaite que le grand architecte de l'univers lui a destiné.”

 

La taille de la pierre se fait par le maillet (ou marteau) et le ciseau (ou burin).

 

Jules BOUCHER écrit dans son livre “La Symbolique maçonnique”: “ Le maillet symbolise la volonté active de l’apprenti. Ce n’est pas une masse métallique, lourde et brutale, car la volonté ne doit être ni obstination, ni entêtement; elle doit être simplement ferme et persévérante. Mais l’homme ne peut agir directement sur la matière: c’est alors le Ciseau qui servira d’intermédiaire. Celui-ci devra souvent être affuté: c’est à dire qu’il faudra sans cesse revoir les connaissances acquises, ne pas les laisser s’émousser. Ces connaissances acquises (ciseau tenu de la main droite) doivent être employées, sinon l’intellectualité reste passive (ciseau inemployé).”

 

Dans l’ouvrage ”dictionnaire des symboles” de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,  le ciseau est présenté comme “ Le principe actif modifiant le principe passif. Ainsi le ciseau du sculpteur modifie t’il la pierre. (...) Le ciseau est la force qui tranche, découpe, sépare, distingue.” Le même ouvrage pose le maillet comme “ Le symbole de l’intelligence qui agit et persévère; elle dirige la pensée et anime la médiation de celui qui, dans le silence de sa conscience, cherche la vérité. Vu sous cet angle, il est inséparable du Ciseau qui représente le discernement, sans l’intervention duquel l’effort serait vain sinon dangereux.”

 

D’autres, comme Tchouang Tseu, pensent que “la modification de la matière brute par le ciseau et le maillet représente les atteintes illégitimes à la spontanéité, des interventions abusives de l’homme dans les lois naturelles de la vie.”

 

On parle de “travail fondamental” et de “travail sur soi” mais le fondement de ce travail sur soi n'est-il pas de bâtir ce mur se basant sur une première pierre? Une hypothèse, largement discutée, donne au mot travail une origine dans le mot latin tripalium, instrument de torture. Au XII ème siècle, ce terme prend le sens de “tourment, souffrance” et évolue comme nous le connaissons, aujourd’hui, en définition de l’activité professionnelle. Cette digression crée la confusion entre le travail “effort” (le morceau de pierre que l’on détruit) nécessaire et parfois douloureux pour grandir et travail : punition contre laquelle je serais rémunéré. C’est pour cette raison que notre travail doit être un moyen, et non un objectif, de nous développer au delà de l’aspect des compétences techniques pures.

On retrouve dans la symbolique de la taille de la pierre trois éléments : les Moyens, la Méthode et les Objectifs:

 

  • Le Moyen symbolisé par le maillet percutant le burin.
  • La Méthode nous fait poser une question simple : “Comment savoir où taper ?” Cet apprentissage est amené par les frères et c’est bien moi, l'apprenti, qui tape sur le burin, qui suis responsable de la taille de ma pierre. La taille de la pierre est un mouvement et pas n'importe quel mouvement, puisqu'il s'agit d'un mouvement brut, vif, destiné à impacter le statique par la dynamique. C'est donc le rapport d'équilibre entre le statique et le dynamique qui donne forme au statique.
  • L’objectif peut lui aussi être subjectif. Pour ma part la taille de la pierre est faite pour qu’elle joue son rôle dans le mur, qu’elle y trouve sa place.

 

La taille de la pierre se fait dans le champ des possibles, à partir de l’existant. On ne peut finir avec une pierre plus grosse qu’elle ne l’est à l’origine. Il s’agit là de s’accepter avec toute nos qualités et imperfections avant de débuter tout travail. Il faut se connaître suffisamment pour savoir ce sur quoi travailler, pour atteindre le coeur, ce que nous sommes vraiment. Chaque coup de maillet est un pas sur notre chemin maçonnique. C’est donc par le travail que la pierre se transforme.

 

Une dernière question subsiste : Pourquoi dois je réduire la taille de la pierre ? En quoi la destruction peut elle contribuer à ma propre construction ? Pour ma part, je pense que c’est parce que la construction se fait au travers des épreuves. Ce sont nos succès qui nous construisent, notre comportement face à l’adversité donc notre capacité à reproduire les réussites et construire sur les échecs.

 

Il m’a été demandé de parler de ce travail non plus avec mon coeur et ma tête, mais avec mes tripes et la question que notre très vénérable me posa fut : ai-je vraiment changé ? Il est toujours plus facile de remarquer le changement chez l'autre que chez sois et ne parvenant pas à une réponse claire je profitais d'un déplacement sur Paris avec mon frère, de sang celui-ci, pour visiter le musée de la franc maçonnerie. Cette visite, à laquelle je participais en profane pour n'éveiller aucun soupçon, fut passionnante mais l'élément marquant fut à la sortie. Alors que nous marchions, mon frère, silencieux et pensif jusqu'alors se tourne vers moi et me dit cette phrase " mon frère tu es franc maçon depuis un an et deux mois" . Cette phrase, me laissant bouche bée devant l'exactitude du calcul, m'interroge alors sur les signes ayant pu laisser transparaître ma nouvelle adhésion. J'ai alors compris que j'ai vécu, avec vous tous mes frères, une expérience unique, profonde, j'ai vécu une harmonie et une réflexion qui ont altérées ma perception de l'homme, ma perception de l'autre, ma perception de ce que je suis et même de mon emploi de profane. Je suis entouré de tailleurs de pierres, chacun avec son style, certains frappant avec force pour montrer l'importance de l'acte, d'autres visant avec toute la précision du monde le moindre grain de surface. J'ai vécu des moments forts. Comme tout apprenti j'ai cherché à comprendre quel style était le mien. J'ai vécu ma taille de pierre en comprenant que ce style, ce chemin, serait le mien.

 

Et la fraternité dans tout cela?

La fraternité nous protège, nous autorise à taper faux autant qu'à taper juste, tant que nous le faisons avec bienveillance. Je vous remercie mes frères pour cette bienveillance. Je vous disais tout à l’heure que le premier retour sur cette planche m’avait autant apporté que ce travail en lui-même et pour cause, c’est dans cette bienveillance que j’ai compris quelle orientation prendre, que j’ai compris que je devais accepter mes émotions et sortir de mon mode de fonctionnement centré sur l’analyse. À l'heure où notre monde se cherche, je suis persuadé qu'il est du rôle de chacun de faire ce travail, quel qu’en soit la forme. Mon avenir, je le sais, devra passer par un travail exigent pour qu'un jour je puisse, à mon tour, guider le petit garçon dans la taille de sa pierre brute.

 

J’ai dit Très Vénérable.

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Symbolique
5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 14:26

La Médaille de la R:. L:. Michel de l'Hospital vient d'être livrée.

La voici :

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine
7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 15:29

Le recrutement au sein du monde profane d'un futur Frère est toujours une opération délicate. Faisons nous le bon choix ? L'harmonie de la Loge ne risque-t-elle pas d'être rompue ? Est-ce vraiment une bonne pierre ?

Même si le Frère qui parraine cette candidature se porte garant de son filleul, il est de la responsabilité de l'ensemble de la Loge de vérifier la qualité de la nouvelle recrue.

Nos anciens étaient fort soucieux de ne recruter que des profanes qui puissent s'intégrer parfaitement dans la Loge. Il suffit de relire Les Préalables du Régulateur du Maçon de 1801, pour s'en convaincre. Les deux premiers paragraphes de l'Avant-propos de cet  ouvrage sont explicites

"L'Ordre des Francs-Maçons est une association d'hommes sages et vertueux, dont l'objet est de vivre dans une parfaite égalité, d'être intimement unis par les liens de l'estime, de la confiance et de l'amitié, sous la dénomination de Frères, et de s'exciter les uns et les autres à la pratique des vertus.

D'après cette définition, il est de la sagesse et de l'intérêt de toutes les Loges de n'admettre à la participation de nos Mystères, que des sujets  dignes de partager tous ces avantages, capables d'atteindre le but proposé, et dont elles n'aient point à rougir aux yeux des Maçons de tout  l'Univers". [8]

Cette inquiétude du bon choix, la volonté de garantir une uniformité dans la gestion de ces admissions  et le souci de maintenir sérénité et harmonie sur les colonnes, ont conduit nos anciens à élaborer un protocole  précis et rigoureux qui est intégré dans le rituel du premier grade du Régulateur.

En voici les points forts :

1) Afin de ne pas influencer les FF:. de la Loge, l'identité du parrain reste secrète (secret assuré par l'utilisation du sac aux propositions, dont c'est la fonction principale) et ne sera révélée à l'ensemble des FF:. qu'au cours de l'initiation [1].

2) Après avoir découvert la candidature dans le sac aux propositions, le V:. demande à l'ensemble des FF:. de la Loge de se renseigner sur le postulant.

3) Au cours de l'Assemblée (Tenue) suivante, le V:. invite les FF:. à faire part des renseignements qu'ils ont pu se procurer.

4) Au cours de cette Assemblée, le V:. invite l'Orateur à faire part de ses observations puis à conclure en demandant, ou non, que soient nommés trois commissaires qui seront chargés d'enquêter sur le postulant et de fournir chacun un rapport écrit.

5) Si la décision est prise de nommer trois commissaires, le V:. les désigne secrètement. Aucun F:. ne doit savoir de qui il s'agît.

La procédure d'admission se déroule donc sur trois Assemblées (Tenues).

Deux votes sont prévus (Votes des premier et deuxième préalables et non ...attaches !) :

  • Le premier vote a lieu au cours de la deuxième Assemblée  lorsque les F:. ont fait leurs observations sur le candidat.  L'Orateur conclut sur les suites à donner à cette candidature et sur la nécessité de désigner trois commissaires.
  • Le deuxième vote a lieu au cours de la troisième Assemblée  après le retour des rapports des commissaires. Par ce vote la Loge statue définitivement sur l'admission du candidat.
  • Les votes se font obligatoirement à boules.

Scrutin :

  • Trois boules noires = refus d'admission définitif
  • Une ou deux boules noires = la décision est renvoyée à l'assemblée suivante. Dans l'intervalle le V:. propose de rencontrer secrètement le ou les deux FF:. qui ont mis les boules noires.
  • Si ces F:.  maintiennent leur position le refus d'admission est définitif.

Lorsque, par deux votes unanimes, la candidature d'un profane est acceptée, ce dernier est convoqué à une prochaine Assemblée pour la cérémonie de réception.

La procédure ne prévoit pas d'autres modalités. Il n'y a pas de passage sous le bandeau.

Au fil des ans la procédure d'admission a pratiquement disparu du rituel

Aujourd'hui, que reste-t-il de cette procédure ?

Rituel d'Apprenti [2]

Au tout début de la cérémonie d'initiation le V:. déclare (p. 35) :

"Mes F:., par deux votes unanimes, vous avez admis le Profane X à se présenter pour être initié à nos mystères. S'il n'y a point de nouvelle opposition, je vous prie de témoigner votre consentement à la manière accoutumée".

Nota : Le texte historique a été conservé mais l'unanimité est aujourd'hui contraire au RG de la GLNF."

Livret d'accompagnement du Rite français [3]

Procédure de recrutement (p. 18)

"Le rituel de 1785 prévoit deux votes : un premier vote pour décider s'il y a lieu de donner suite à la candidature et en nommant des commissaires, l'autre pour statuer définitivement. L'unanimité était requise à chacun des deux votes. Toutefois lors du second, toutes les précautions étaient prises pour s'assurer que les oppositions étaient sérieusement motivées."

Passage sous le bandeau (p. 19)

" Le passage sous le bandeau n'appartient pas à la tradition du Rite Français. La raison en est que dans la cérémonie d'initiation il y a une épreuve consistant à interroger le candidat sous le bandeau. [...] il n'est pas souhaitable du point de vue initiatique, que cette partie de la cérémonie soit anticipée au cours de la procédure de recrutemen"t.

Manuel " du Maître au Vénérable Maître"[4]

il précise (p. 73):

"Très important. Il n'est nullement question, sous prétexte de "solennité et pertinence", que cette épreuve [le passage sous le bandeau] soit pratiquée par des Loges dont le Rite [5] ne le prévoit pas".

Notes et bibliographie

[1] Page 41, lignes 1 à 6 - Rituel d'Apprenti selon le Régulateur du Maçon, GLNF, 2004

[2] Rituel d'Apprenti selon le Régulateur du Maçon, GLNF, 2004

[3] Livret d'accompagnement du Rite français, GLNF,1997

[4] Manuel du Maître au Vénérable Maître, GLNF, 2005

[5] Le Rite Français

[6] Conversations allégoriques organisées par la Sagesse ( Instructions du rite des modernes dévoilées par un Vénérable Maître) Londres 1763

[7] Recueil des trois premiers grades de la maçonnerie, sous la dénomination d'apprenti, compagnon et maître, dédié à tous les V:. de LL:. régulières 1788

[8] Le Régulateur du Maçon, Paris, 1801

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"Trois Pas en Loge bleue"

La référence indispensable pour pratiquer le Rite Français

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788ème article

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RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine
4 février 2018 7 04 /02 /février /2018 15:14

Qu’ai-je trouvé sur la colonne du nord ?

Travail d'un Apprenti qui, sur proposition du Second Surveillant, se prépare à quitter le septentrion pour le midi.

Travail présenté devant les Maîtres de la R:. L:. Trusatiles (Rite Français).

 

A la gloire du Grand Architecte de l’Univers

Très Vénérable et vous tous mes Bien Aimés Frères,

je vais vous dire ce que j’ai trouvé sur la colonne du nord.

 

Introduction

 

« J’ai traversé les épreuves allégoriques pour voir la lumière et sentir votre soutien ». Soutien ressenti infini.

En prononçant le mot « infini », je pense immédiatement à ce 8 horizontal que l’on peut parcourir indéfiniment en faisant courir la mine d’un crayon sur ses courbes.

Il fut inventé par le mathématicien anglais John Wallis en 1655 dans « De sectionibus conicis » (des sections coniques). Une autre origine possible serait la lemniscate de Bernouilli (lemiscus : ruban ; courbe plane de cette forme).

            On retrouve également une origine indienne (Antara le serpent de l’infini enroulé en 8), une déformation de la dernière lettre de l’alphabet grecque omega, ou du chiffre 1000 romain qui était à l’origine un rond barré.

Nous vivons avec cette notion quotidiennement ; il peut effrayer, voire détruire quand on l’appréhende mal. Bien au contraire, il nous permet de nous construire. Et nous devons parvenir à nous élever grâce à lui.

 

L’infini qui détruit

 

Nos connaissances du monde et les progrès de la science grossissent de manière exponentielle. Nous avons été obligés de nous spécialiser pour continuer à progresser. Si un humaniste du XVIII° pouvait être médecin, philosophe, astronome, et architecte, ceci semble bien plus compliqué aujourd’hui. Tenter de vouloir maitriser ces savoirs coute que coute peut aboutir à la dépression (je l’ai vu chez un brillant enseignant de classes préparatoires).

Le passage dans la chambre des réflexions ne m’a pas anéanti, mais il y a quelque chose qui se passe d’assez difficile à décrire : je me retrouve dans un endroit austère, avec la mort présente, devant des objets, des symboles qui seraient autant de sujets de réflexions. L’eau et le pain sont par exemple les aliments de base, qui maintiennent en vie ; je pense de suite au pain sec et à l’eau saumâtre d’un prisonnier qui survit. Ce pain, l’homme le fait avec la farine, venant du blé qui représente la culture, les premières cultures. Je vois nos ancêtres qui ont semé, récolté, moulu la céréale. Je voyage assis immobile sur ma chaise, dans le temps et dans l’espace pour me retrouver désorienté. Et puis je vois le sel, qui permet de conserver les viandes pour l’hiver, mais qui rentre également, pour infime partie, dans la composition de la pâte à pain. Cette infime partie transforme la pâte d’aliment de régime fade en délice indispensable aux tables étoilées. Je pense aux proportions, à l’utilité du plus petit, à nous tous qui vivons ensemble.

Bref, je suis un peu perdu devant toutes ces questions qui ont rempli la pièce, puis poussé les murs, et qui semblent sans fin.

 

L’infini qui construit

 

            Sans fin. C’est un sentiment que je ressens profondément dans mon activité professionnelle. Le savoir médical qui était devenu trop vaste pour un seul homme a été découpé en spécialités. Au sein de chacune d’entre elles, il existe des compétences particulières (la rythmologie au sein de la cardiologie, la chirurgie de la main dans l’orthopédie). Les recherches menées sur des sujets très précis permettent de comprendre chaque jour un peu mieux (ou moins mal) cette « machine humaine » qui n’est pas de notre volonté.

Les médecins se demandent toujours pourquoi (tel signe se manifeste, telle maladie apparaît). Notre savoir médical actuel est résultat de ces réflexions. Avoir conscience de l’étendue de notre ignorance, qui me semble infinie dans la compréhension du corps humain, est utile à la recherche et à l’apprentissage. Tous ces « pourquoi » doivent nous enrichir de nouveautés sans nous plonger dans une perplexité anxieuse qui paralyse. Savoir que l’on est un petit locataire ici-bas ne nous empêche pas de bâtir un peu de cet ouvrage qu’est le savoir, et qui, une fois acquis, ne tient pas de place.

Dans mes premières impressions, j’ai écrit que j’étais « essoré mais jamais esseulé ». Je me suis senti porté par des inconnus familiers. Il y avait vous, et les autres frères du département, mais aussi ceux de tous les pays, et encore ceux qui seront initiés, que l’on ne peut compter mais dont la présence est tangible pour avancer dans la connaissance.

La description du tableau lors de l’initiation a pris du sens : la bordure dentelée protège de l’irruption des ténèbres.

 

L’infini qui élève

 

            Nos perceptions et nos explications du monde qui nous entoure sont très complémentaires pour élargir cette connaissance. Ce perpétuel voyage sur le chemin de l’apprentissage nous modèle. Quand notre Vénérable Frère Fabien est venu me voir, je me suis perdu dans une tentative d’explication embrumée sur ma perception de notre monde depuis que je suis croyant. J’ai parlé d’un coin de voile soulevé nous faisant comprendre la toile de la vie que l’on a sous les yeux, comme le bain de révélateur dévoile la photo argentique. Ce n’était pas clair dans ma tête, et encore moins à l’énoncé. Il m’a demandé si moi je me comprenais ! Je crains d’avoir illuminé la pièce d’un rouge intense. Mais il ne voulait pas me déstabiliser et je crois qu’il avait réussi à saisir le sens de ce que j’avais bafouillé. Il s’agit bien de cet infini là, qui nous transporte.

            Pendant sa période d’apprentissage, grâce au silence imposé, on occupe une position privilégiée sur la colonne du nord. On voit, on regarde, on observe ; on entend, on écoute, on médite. C’est un environnement favorable pour réfléchir sur ces impressions qui nous pénètrent. Il n’y a pas de fenêtre au nord, pour rester dans la pénombre. Et l’on voit d’autant mieux les 3 grandes lumières : le soleil, la lune et le Maître de la Loge.

J’ai été « submergé par la chaleur de votre contact » : je commence à comprendre pourquoi.

Je cherche mes repères. Je regarde à l’occident et imagine le fil à plomb du bijou du second surveillant, surveillant de la colonne du nord. Puis je repense au morceau d’architecture de notre Très Vénérable Frère Bernard B. : « le fil à plomb est symbole de la vie, de l’activité, de la vigilance et de la conscience de soi ». Cette perpendiculaire me servira de repère, de pilier. Je suis rentré profane, je me lève, et vais avancer sur mon chemin de maçon. Je suis assis sur cette colonne pour comprendre que je suis né une nouvelle fois. C’est probablement ce qui m’a déstabilisé. Maintenant, en bâtissant mon temple intérieur, je vais progresser et tenter de m’élever en travaillant sur la pierre brute.

            Avant de s’élever il faut se rassurer et construire des bases solides. La cordelière à houppes pourvue de lacs d’amour y participe. On retrouve presque la forme du symbole de l’infini dans le nœud en 8 (il faudrait superposer la corde entrante avec la corde sortante). Il est un des premiers nœuds enseigné en voile comme en alpinisme. Il permet de bloquer une écoute, éviter que l’extrémité d’un bout ne s’effiloche ; il est également utilisé sur le baudrier du grimpeur pour l’assurer. Simple à vérifier, il contraint moins la corde que le nœud de chaise et préserve ainsi ses qualités. J’ai appris sur le blog qu’il est aussi appelé nœud de Savoie, suite à l’ordre du lacs d’amour institué par le comte de Savoie en hommage à un bracelet tressé des cheveux de son épouse.   

Voilà pourquoi cette corde représente l’amour fraternel qui unit tous les maçons de la loge et les relie à tous les frères de la terre : il n’y a rien de plus simple qu’un amour infini pour établir une relation durable et solide. Nous voici donc sécurisés par la cordelière au dessus de nos têtes, et que l’on retrouve sur le tableau de loge,  qui créer un espace protecteur fermé. Elle tisse un lien entre la terre et l’espace qui ne cesse de nous apprendre sur nous-même, comme nous le rappelait le diaporama de notre Très Vénérable Frère Bernard R.. Cette barrière est constituée par le symbole de l’amour. Et ainsi rassurés par cet amour, nous travaillons pour un monde meilleur.

Au centre de cet espace se trouve le Tableau de Loge sur lequel je vois la cordelière mais aussi la perpendiculaire du Second Surveillant au septentrion. Il y a 7 marches ; je n’en ai gravi que 3 à mon initiation. Je ne suis resté qu’à l’extérieur de ce temple. Je retrouve le soleil, la lune et l’équerre, bijou du Maître de la Loge, les trois lumières, ainsi que les 3 chandeliers autour du tableau. Il y a surtout la Pierre Brute que je vais travailler, polir et gravir ainsi les autres marches. Les 3 fenêtres disposées aux heures clefs, l’ouverture, la fermeture et au milieu notre travail sont en face moi ; le temps les traverse au cours de chaque tenue, temps de réflexion pour ce travail.

 

Conclusion 

Il est nécessaire de se savoir ignorant pour apprendre. Forts de ces nouvelles connaissances nous forgeons notre avenir et progressons plus sereinement en nous épaulant.

Le chemin du maçon commence lorsqu’il reçoit la lumière ; il va travailler dans la vertu, pour polir la pierre sans relâche. Chacun progressera à sa façon, fidèle à nos valeurs, sur une route qui n’a pas de limites. J’ai commencé en montant les 3 marches pour la première fois.

Jules Lachelier, agrégé de lettres, major à l’Ecole Normale Supérieure et professeur de philosophie a écrit : « on ne peut partir de l’infini, on peut y aller ». Alors allons-y tous ensembles mes frères !

 

J’ai dit Très Vénérable.

F:. Charles T.

 

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